On a tous et toutes eu envie de changer de job pour gagner plus, parce qu’on a fait le tour d’un poste, parce que notre manager est mauvais.
Le mal-être au travail va bien au delà d’un simple « ras-le-bol » de son job, il s’agit ici de situations où un sentiment de déprime peut arriver, de moments où aller au travail devient une souffrance.
Il se cache derrière quelque chose de plus profond qui est complexe parce qu’il revêt plusieurs réalités et qu’il sera important d’agir sur les 3 aspects :
- tout d’abord ce mal-être peut s’exprimer de différentes manières
- ensuite il peut avoir différentes causes
- et il n’y a donc pas UNE voie pour faire cesser ce mal-être mais plusieurs.
Action 1, à court terme,
agir sur l’expression du mal-être
Les signes du mal-être au travail
Les signes du mal-être au travail peuvent être nombreux, avant le burn out ou la dépression, et il est important de les reconnaître. et ensuite d’agir sur ces conséquences du problème pour améliorer déjà un peu aujourd’hui votre situation.
Changements émotionnels :
Symptômes physiques :
Changements comportementaux :
Cognition altérée :
Que faire pour alléger un peu dès aujourd’hui ?
- Pour commencer, consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir un soutien et des conseils supplémentaires en cas de dépression ou de tristesse persistante.
- Trouver des moyens de détente en dehors du travail, comme des loisirs créatifs, des promenades en plein air ou des activités sociales avec des amis.
- Adopter de saines habitudes de sommeil, telles qu’une routine régulière de coucher et de lever, et un environnement propice au sommeil.
- Faire de l’exercice régulièrement pour réduire la fatigue et améliorer la santé physique et mentale.
- Identifier et surmonter les obstacles qui contribuent à la procrastination ou à l’évitement des responsabilités professionnelles.
Action 2, à moyen terme,
identifier les causes pour agir à la racine
Pour faire cesser votre mal-être au travail, il sera ensuite important d’aller comprendre les causes profondes de celui-ci.
Les principales causes de mal-être au travail
Elles peuvent être nombreuses et elles ont été regroupées, dans des études sur les risques psychosociaux au travail menées par l’INRS à la demande du ministère du travail, en six catégories principales* :
-
les exigences du travail
quantité de travail, pression temporelle, caractère haché du travail, rythme et complexité du travail, difficultés de conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle
-
les exigences émotionnelles
contact avec la souffrance, tensions avec le public, obligation de cacher ses émotions, peur au travail
-
l’autonomie, les marges de manœuvre dans l’organisation et l’exécution du travail
-
les rapports sociaux en milieux de travail
absence de soutien social, violence au travail, manque de reconnaissance des efforts
-
les conflits de valeurs
ne pas avoir les moyens de faire un travail de qualité, devoir faire des choses que l’on désapprouve
-
l’insécurité de l’emploi et du salaire ;
22,8 % des actifs disent travailler au moins parfois avec la peur de perdre leur emploi.
*L’enquête Surveillance médicale des risques (Sumer), copilotée par la Dares et la DGT, décrit les contraintes organisationnelles et les expositions professionnelles de type physique, biologique et chimique auxquelles sont soumis les salariés.
Quelles pistes d’action ?
Ici, quelle que soit la situation, je vous propose un exercice en 3 temps :
- identifier la cause de votre mal-être
- le décrire précisement : je me sens …
- lister ce que vous pouvez faire pour faire changer cela aujourd’hui selon vous sur ces items
Voici quelques pistes sur les thèmes principaux autour des 3 « out » : burn out, brown out, bore out
Sur le trop de pression, trop d’horaires, c’est le risque de burn out
Ici, il va s’agir de réfléchir à ce que vous pouvez changer dans votre poste, dans votre « attitude », dans votre entreprise.
Attention, loin de moi l’idée de vous rejeter la faute.
Dans une entreprise qui fait attention à la charge de travail, il n’y a pas de burn out MAIS dans une entreprise où les dead lines sont fortes, certains sont plus propices à le vivre mal que d’autres.
On identifie des profils plus sujets à la pression : plus perfectionniste, plus d’importance accordée au travail, plus sensible.
Il est donc important pour vous d’aller comprendre ce qui peut changer (parce que vous dites beaucoup « oui », parce que vous voulez toujours la perfection)
ou ce qui ne peut pas changer (parce que le poste est fait comme cela).
Pour aller plus loin sur ce thème, je vous propose cet article sur le burn out.
Sur la question des valeurs, du sens de notre travail : « pourquoi je travaille » ?
Une raison importante du mal-être peut venir de la perte de sens, le brown-out, de notre travail : on ne sait plus bien à quoi sert notre travail.
On trouve que notre travail n’a plus de sens, par exemple si :
- on n’est fier de ce qu’on fait dans nos journées
- on n’a pas l’impression de rendre un travail bien fait
- on n’apprend plus rien, on fait tous les jours la même chose
- on se sent juste un maillon de la chaîne
- on ne comprend pas nos missions
- on n’a pas l’impression d’être utile à quelque chose
- on n’a pas d’objectifs clairs dans une stratégie claire
- …
Et cela est propre à chacun.
Pour un même travail, une personne peut trouver du sens et une autre non : en début de carrière, on peut trouver un sens qui va s’éroder parce qu’on évolue, qu’on n’a plus les mêmes attentes, que l’on n’apprend plus rien par exemple.
La question des valeurs au travail peut aussi source de mal-être professionnel.
Les valeurs, ce sont les grands principes directeurs de votre vie, ce qui est important pour vous, ce qui vous donne une raison personnelle d’agir…
Votre travail peut heurter vos valeurs, là encore pour différentes raisons :
- vous avez choisi d’être infirmière / médecin, mais le métier à l’hôpital est devenu tellement difficile, à la chaîne, avec de la paperasse que vous avez perdu le sens initial, la valeur entraide choisie
- vous avez un problème d’éthique par rapport par exemple aux activités de l’entreprise
- les valeurs affichées par l’entreprise ne sont pas liées au quotidien du travail
- des licenciements à la chaîne
- devoir appliquer des règles parfois contradictoires sans pouvoir comprendre
- la valeur équité est clé pour nous et votre boss fait du favoritisme ou divise pour mieux régner
Ici encore, la question va être de comprendre ce que vous pouvez faire / ou pas pour retrouver du sens dans votre job, pour vous réaligner.
Pour aller plus loin sur ce thème, vous pouvez aller consulter l’article sur le brown out.
Le manque d’autonomie, d’apprentissage, de stimulation
Le 3ème « out », c’est le bore out, l’ennui quand vous ne pouvez pas déployer vos ailes comme vous le souhaitez.
Si le burn out est connu, le bore out l’est moins et il est pour autant un vrai poison.
S’ennuyer, se sentir inutile, tourner en rond peut être un enfer avec en plus la culpabilité d’être payé à ne rien faire pendant que notre entourage nous dit d’en profiter.
Ici, il est plus souvent possible d’agir (mais pas toujours) en identifiant des projets transverses, des formations internes, des tâches à booster.
Je vous propose cet article sur le sujet pour creuser les pistes sur l’ennui au travail.
Action 3 : à moyen,
déterminer la « grandeur » du changement nécessaire
Vous l’aurez compris, la clé va passer par votre compréhension de l’origine du mal-être ET votre possibilité de faire bouger les choses dans votre poste.
Viendront ensuite 3 pistes d’action en fonction du diagnostic de départ :
1. Changer en interne pour améliorer votre sentiment de mal-être au travail
Vous vous rendez compte que vous avez perdu du sens parce que vous faites ce travail depuis trop longtemps, vous manquez de challenge, vous n’apprenez plus rien, vous connaissez tout « par coeur ».
Mais ce travail vous a plu au début, le contenu du poste vous plait et l’entreprise aussi : vous avez besoin de nouveaux défis !
Il est donc intéressant d’aller chercher des solutions en interne pour commencer :
- Un aménagement de votre poste : dans les tâches, dans le rythme selon le diagnostic. C’est le principe du job crafting.
- Un poste plus haut
- ou un peu à côté pourrait vous permettre de retrouver le sourire en vous redonnant des choses à apprendre ou en retrouvant du sens (projets RSE, transverses, etc.)
- Devenir mentor des jeunes arrivants
- L’intraprenariat : un projet à développer en interne
2. Changer de secteur pour supprimer son mal-être au travail
Vous ne vous reconnaissez plus dans cette entreprise (valeurs, management, type de secteurs…), mais vous aimez le contenu de votre poste.
Vous pouvez changer d’entreprise sans forcément faire un virage à 180°, il sera utile de prendre le temps de travailler sur le sens que vous voulez apporter, mais aussi sur les autres éléments pour pouvoir bien cibler.
3. Se reconvertir pour en finir définitivement avec votre mal-être au travail
Quand ça ne veut plus, ça ne veut plus :
- Vous n’aimez plus du tout ce que vous faites, les tâches
- vous n’y trouvez plus de sens, vous nêtes plus aligné
- vous n’aimez plus non plus les conditions
Il va être compliqué de juste bouger un peu. Cela ne veut pas forcément dire tout quitter mais il va falloir réfléchir à des pistes vraiment nouvelles et faire ensuite le point sur le « degré » de changement que vous êtes prêt à enclencher aujourd’hui.
Pour aller plus loin
Pour vous aider à affiner le diagnostic avec un test permettant de faire le point sur ce qui ne va pas aujourd’hui et de lancer les 1ère actions, je vous propose de répondre aux questions de ce test (qui n’a pas de valeur scientifique de dépistage du burn out par exemple) :
Le programme TROUVER SA VOIE pour sortir de là
Et si vous sentez que vous tournez en rond avec une boule au ventre qui prend une place bien trop importante dans votre vie, le programme TROUVER SA VOIE est là pour vous aider !