Existe-t-il un profil type pour devenir entrepreneur ?

La création d’entreprise peut faire rêver, notamment dans un contexte de reconversion.

Qui ne voudrait pas s’affranchir des contraintes traditionnelles du salariat (politique interne, horaires rigides, etc.) et gagner en autonomie ?

Pourtant, un mythe persiste souvent lors des accompagnements : « Moi, je n’ai pas le profil entrepreneur. » Derrière cette affirmation se cache souvent une image fausse d’un profil type l’entrepreneur : un as de la vente, sûr de lui, sans peur, avec un carnet de contacts bien rempli.

Cette vision est erronée. Il n’existe pas UN profil d’entrepreneur. En réalité, chacun peut réussir et s’épanouir en tant qu’entrepreneur, avec des qualités diverses et variées. Alors, quels sont les véritables critères qui font la différence pour réussir comme entrepreneur ?

Le faux profil de l’entrepreneur

Idée reçue 1 : vente

Il faut être un as de la vente / J’aime parler en public, faire du réseau, et prospecter… donc je dois forcément être « show off ».

« Pour réussir, il faut être un commercial hors pair. » Rien n’est plus faux. Il est tout à fait possible d’apprendre à vendre, de manière authentique, sans jouer le « showman ». Ce qui compte, c’est de savoir communiquer la valeur de votre produit ou service. Beaucoup d’entrepreneurs à succès sont introvertis et ont développé leur propre style de vente. Comme le dit Ségolène, qui travaille dans le recrutement :

« Je ne suis pas fan de me vendre sur LinkedIn ou de faire du marketing. Heureusement, je peux compter sur mon réseau et mes collègues. On se complète bien : certains sont doués pour trouver de nouveaux clients, d’autres pour le recrutement. »

Cela montre qu’il est possible de s’entourer, de compléter ses lacunes, et de progresser à son rythme.

Idée reçue 2 : connaissance

Ceux qui se lancent savent déjà tout faire (marketing, réseaux sociaux, etc.) — « Non mais moi, je n’y connais rien dans tout ça ! »

Beaucoup pensent qu’il faut déjà tout savoir avant de se lancer : maîtriser le marketing, les réseaux sociaux, ou la gestion. Cette idée crée souvent un sentiment d’imposture chez ceux qui envisagent de franchir le cap. Pourtant, c’est faux. La majorité des entrepreneurs commencent avec peu de connaissances techniques. Ce qui fait la différence, c’est leur curiosité et leur envie d’apprendre. Comme le raconte Emilie :

« Je me suis rendu compte que créer un site Internet quand on n’y connaît rien, c’est super compliqué. J’ai passé un temps fou dans les méandres de WordPress ! Mais j’ai appris, et aujourd’hui, je suis fière du résultat. »

Il n’y a pas de « communauté secrète » des experts qui savent tout. On apprend en chemin, et c’est ce qui rend l’aventure passionnante.

Idée reçue 3 : peur

L’entrepreneur n’a jamais peur de l’échec.

Contrairement à l’image du super-héros de l’entrepreneuriat qui fonce tête baissée sans jamais douter, la réalité est que la plupart des entrepreneurs ressentent la peur de l’échec.

La différence est qu’ils apprennent à l’apprivoiser et à avancer malgré elle. Il est normal d’avoir peur quand on entreprend, surtout lors d’une reconversion, mais la peur ne doit pas être paralysante.

Ce n’est pas l’absence de peur qui définit un entrepreneur, mais sa capacité à avancer malgré cette peur.

Les vraies qualités qui permettent de réussir comme entrepreneur

Alors, si ces idées reçues sont fausses, quelles sont les qualités qui permettent vraiment de réussir en tant qu’entrepreneur, notamment lorsqu’on se reconvertit ? Il n’y a pas de vérité absolue, mais voici quelques pistes de réflexion pour faire le point et vous demander si cela pourrait vous convenir :

1. Résilience et persévérance

L’entrepreneuriat est un chemin semé d’embûches, d’incertitudes et de défis constants.

La résilience, c’est la capacité à se relever après un échec et à persévérer malgré les obstacles. Aucun entrepreneur ne réussit sans rencontrer de difficultés, mais ceux qui savent rebondir après un revers sont ceux qui perdurent.

2. Adaptabilité

Le marché évolue constamment, et l’entrepreneur doit être capable de s’adapter.

Que ce soit pour ajuster son modèle d’affaires, modifier son produit ou revoir ses priorités, l’adaptabilité est une qualité essentielle pour répondre aux aléas du marché et aux attentes des clients.

3. Capacité à prendre des décisions

L’entrepreneuriat exige de prendre des décisions rapidement et souvent avec des informations incomplètes. C’est ici un enjeu majeur selon moi.

Savoir trancher sans procrastiner est essentiel pour maintenir le cap et faire avancer son projet.

Bien entendu, cela ne signifie pas qu’il faut prendre des décisions impulsives, mais qu’il faut être capable de faire des choix calculés, même face à l’incertitude. Cette capacité à décider peut s’apprendre et se renforcer avec l’expérience.

4. La gestion de la peur et de l’incertitude

La peur est omniprésente dans l’entrepreneuriat, qu’il s’agisse de la peur de l’échec, de la peur de perdre de l’argent ou de celle de ne pas être à la hauteur.

Ce qui différencie les entrepreneurs, c’est leur capacité à ne pas laisser cette peur les figer.

Ils la reconnaissent, l’acceptent, mais continuent d’avancer. Encore une fois, ce n’est pas un trait inné : on apprend à gérer ses peurs au fil des expériences.

5. La discipline et l’organisation

L’entrepreneuriat offre une liberté précieuse, mais cette liberté vient avec la nécessité de s’auto-discipliner.

Il faut être capable de structurer son temps, de se fixer des objectifs, et de s’y tenir sans avoir de supérieur pour vous encadrer. Un bon entrepreneur sait équilibrer cette liberté avec une organisation efficace.

Si vous avez du mal à vous fixer seul(e) des objectifs, à vous y tenir, si en télétravail vous procrastinez énormément, il est important d’aller questionner cela.

Tous les entrepreneurs ont des jours sans, des moments de procrastination, mais la force de ceux qui réussissent est vraiment dans le passage à l’action, l’auto-motivation.

6. L’envie d’apprendre et de progresser

Contrairement au mythe du « talent inné », l’entrepreneuriat est un processus d’apprentissage constant.

Qu’il s’agisse de nouvelles technologies, de stratégies de marketing ou de gestion financière, les entrepreneurs qui réussissent sont ceux qui ne cessent d’apprendre. La bonne nouvelle est que les compétences entrepreneuriales se développent avec le temps. On ne naît pas entrepreneur, on le devient.

Mais cela implique donc vous aimiez apprendre, vous renouvellez, remettre les choses en question …

Pour conclure

Vous hésitez encore à vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

Voici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser !

Q : Dois-je forcément avoir certaines qualités innées pour devenir entrepreneur ?

R : Non, il n’existe pas de profil type d’entrepreneur. Certaines qualités comme la résilience ou la prise de décision peuvent être développées au fil du temps. Si vous êtes prêt à apprendre et à évoluer, vous avez déjà un bon point de départ !

Q : Quelles sont les compétences techniques (hard skills) indispensables à acquérir ?

R : Les compétences techniques peuvent inclure la gestion financière, le marketing ou l’utilisation d’outils digitaux. Ce sont des compétences que vous pouvez apprendre avec le temps grâce à des formations ou en vous entourant des bonnes personnes.

Q : Et les compétences personnelles (soft skills) ?

R : Les compétences personnelles comme la gestion de la peur, la discipline ou l’adaptabilité sont souvent plus difficiles à maîtriser, mais elles sont tout aussi cruciales. Ces compétences se développent avec l’expérience et peuvent être renforcées en vous confrontant progressivement à des situations entrepreneuriales.

Q : Si je n’ai pas encore toutes ces qualités, est-ce que je peux vraiment réussir ?

R : Absolument ! Toutes ces compétences s’apprennent et s’améliorent avec de la pratique. L’important est d’être motivé à progresser et de ne pas vous laisser décourager par les obstacles.

Vous pouvez aller tester un peu plus loin votre « profil » dans ce test :