anne laure boyer

Témoignage d’une reconversion en pâtisserie « ratée », Anne-Laure

Je continue mes témoignages de reconversion avec une double nouveauté aujourd’hui puisque :

  • vous pouvez retrouver ce témoignage complet dans vos oreilles via le Podcast « Maintenant, je vais »
  • et puisqu’Anne-Laure vient nous raconter sa reconversion du graphisme à la pâtisserie avec un joli parcours chez Ferrandi et mode … « comment rater sa reconversion » !

 

Je remercie ici encore chaleureusement Anne-Laure pour ce partage à cœur ouvert.

 

J’ai voulu avec ce partage décrypter les étapes de ce changement pour pouvoir vous donner quelques clés pour éviter ces soucis.

A lire ou à écouter selon vos préférences !

Pourquoi une reconversion vers la pâtisserie ? 

 Bonjour Anne-Laure, merci d’avoir accepté de faire ce premier podcast ! Pour commencer, pourrais-tu te présenter et nous raconter ton parcours post-bac ? Est-ce que tes études étaient un choix personnel dès le début ?

Bonjour, ravie d’être avec toi pour ce premier podcast. Alors, après le bac, j’ai fait des études de communication et de graphisme, un BTS plus précisément.

 

Après ton BTS, tu as continué dans cette voie ou tu t’es arrêtée là ?

Non, je m’en suis arrêtée là. J’ai fait une petite alternance de quelques mois, mais j’ai fini par arrêter et je suis vite entrée sur le marché du travail. J’ai eu quelques expériences puis j’ai été embauchée chez Havas, dans leur département Sport & Entertainment. À l’époque, Havas Sport était une petite entité au sein d’un grand groupe, ce qui rendait l’expérience très intéressante.

J’y suis restée pratiquement 14 ans. J’ai commencé en tant que directrice artistique, et plus tard, j’ai monté le studio de création chez Socialize Paris, une autre branche de Havas. C’était un projet excitant, mais avec le temps, le côté management a pris le dessus sur la création. Je me suis retrouvée à gérer des équipes de plus en plus grandes, et ce n’est pas ce que j’avais prévu ou souhaité au départ.

 

À quel moment as-tu commencé à envisager de changer de carrière ? Était-ce un déclic ou une réflexion qui a pris du temps ?

C’est arrivé progressivement. Ce n’est pas comme si un matin je me suis réveillée en me disant : « Il faut que ça change. » En fait, j’y pensais déjà depuis un moment, mais je n’en parlais pas autour de moi. C’était en réflexion « sous-marin » comme je dis souvent, puis un jour j’ai simplement décidé de tout arrêter. Je savais que le management ne me correspondait plus, je passais plus de temps à gérer les problèmes des autres qu’à être dans la création, et ça ne me convenait plus.

 

À ce moment-là, tu t’es dit : « Qu’est-ce que j’aime vraiment faire ? » Et la pâtisserie est venue comme une évidence ?

Oui, c’est à peu près ça. J’avais fait un bilan de compétences quelques années auparavant, mais il ne m’avait pas vraiment aidée. On m’avait conseillé de continuer dans la création, ce que j’aimais faire, mais ce bilan n’avait pas pris en compte mon besoin de changement.

Quand j’ai commencé à réfléchir sérieusement, je me suis dit : « J’aime bien la pâtisserie, pourquoi ne pas en faire mon métier ? »

 

Et c’est là que tu as décidé d’intégrer l’école Ferrandi ?

Oui, en 2019, j’ai postulé à Ferrandi. Je me suis dit : « Autant viser la meilleure école si je veux vraiment me lancer. » Je n’ai pas postulé ailleurs, c’était Ferrandi ou rien. J’ai passé les entretiens, expliqué mes envies, même si je n’avais pas encore un projet clairement défini à ce moment-là. Je savais juste que je voulais changer de voie et me lancer dans la pâtisserie.

Les étapes d’une reconversion en pâtisserie

temoignage reconversion patisserie

En septembre 2020, tu décides de faire une rupture conventionnelle avec Havas. Tu voulais initialement passer par une transition professionnelle, mais cela ne s’est pas passé comme prévu, c’est ça ?

Oui, en effet. J’avais beaucoup réfléchi et au départ, je voulais bénéficier d’un financement pour une transition professionnelle. Mais cela a été refusé à cause de mon statut de cadre et de mon salaire trop élevé. J’ai fait appel, mais cela a encore été refusé. Donc, au final, j’ai dû financer moi-même ma formation.

La formation coûtait un peu plus de 10 000 €. Heureusement, j’ai pu utiliser mon CPF, qui m’a couvert environ 2 500 €. Le reste, je l’ai financé avec mes fonds personnels.

 

Et donc, tu intègres Ferrandi pour combien de temps ?

La formation a duré de septembre à juin, en alternance, et elle était exclusivement pour des adultes. C’était intense mais stimulant. Ferrandi, c’est une institution très structurée, et moi qui venais d’un environnement créatif beaucoup plus flexible, c’était un vrai choc des cultures. Mais c’était ce dont j’avais besoin.

 

 L’alternance impliquait donc des stages, et tu as dû en trouver plusieurs pendant cette période. Comment ça s’est passé ?

Oui, il a fallu que je trouve des stages. Et comme on est adulte, ces stages ne sont pas rémunérés.

Au départ, comme beaucoup dans ma promo, je voulais faire mon stage chez de grands pâtissiers. Mais très vite, j’ai réalisé que c’était une erreur. Après deux mois, j’ai décidé d’arrêter et je suis allée chez quelqu’un qui avait fait une reconversion plus humaine.

 

Pourquoi est-ce que tu penses que c’était une erreur d’aller chez un grand pâtissier ?

Parce que l’ambiance était très difficile. Trouver un stage chez un grand pâtissier n’était pas compliqué, ils étaient toujours en demande de main-d’œuvre motivée. Mais une fois là-bas, c’était une autre histoire. Il y a beaucoup de dédain, on te traite comme un apprenti ou pire encore, vu que j’étais stagiaire, même pas apprentie. C’était une expérience rude.

 

Cette expérience t’a clairement refroidie. Comment s’est passé ton deuxième stage ?

Pour le deuxième stage, j’ai décidé d’aller chez une pâtissière qui avait également fait une reconversion. C’était une petite structure, beaucoup plus humaine. Et là, ça s’est super bien passé. J’ai vraiment appris énormément de choses. J’ai prolongé ce stage jusqu’à mi-juillet parce que j’adorais l’ambiance et ce que j’y faisais.

 

Et l’école, ça se passait bien ?

Oui, j’aimais vraiment ça. Apprendre des choses nouvelles était passionnant. Mais c’était aussi très dur. Par exemple, on devait être dans le vestiaire à 7h du matin, et moi, venant du 78, je prenais mon train à 5h45. Mais je ne me suis jamais découragée. Il y avait une émulation entre nous, un esprit de groupe qui nous poussait à réussir.

 

Et le CAP alors ? Comment s’est passée cette épreuve ?

L’examen du CAP s’est très bien passé. Évidemment, il y avait du stress, mais on avait tellement été bien préparés que ça s’est presque déroulé sans accroc. J’ai eu de très bonnes notes et j’étais vraiment fière du chemin parcouru.

 

Donc, en juillet 2021, tu as ton CAP en poche. Comment tu envisages la suite à ce moment-là ?

À ce moment-là, je savais que je ne voulais pas travailler chez d’autres pâtissiers, c’était trop compliqué et mal payé. Je gagnais à peine 1 800 €, et ça ne suffisait pas. J’ai donc commencé à réfléchir à lancer ma propre pâtisserie.

J’ai d’abord cherché des formations pour monter une entreprise. J’ai suivi un MOOC pour apprendre à créer un business plan. Mais je me suis vite rendu compte que j’aurais besoin de plus d’accompagnement.

J’ai ensuite rejoint un programme de France Travail qui m’a aidée à structurer mon projet. Pendant trois mois, j’ai travaillé sur mon business plan, et c’était super enrichissant.

 

C’est à ce moment-là que tu as décidé de créer ta pâtisserie mobile ?

Oui, l’idée est venue de faire un laboratoire de pâtisserie, couplé à une petite caravane pour vendre sur les marchés. C’était une façon d’éviter les coûts élevés des locaux à Paris. J’ai fait construire ma caravane en France par un artisan, en accord avec mes valeurs de local et d’artisanal.

 

Pendant tout ce processus, tu « t’éclatais » ?

Absolument ! Je créais ma propre marque, j’apprenais des choses nouvelles chaque jour. C’était un véritable défi, mais je m’amusais beaucoup. J’ai monté ma boîte, créé un logo, lancé ma marque sur les réseaux sociaux. C’était vraiment excitant.

Et ensuite, j’ai récupéré ma caravane en mai 2022. Tout se passait bien, le local était prêt, la caravane était là, et j’étais fin prête à lancer mon activité.

reconversion ferrandi

Pourquoi et comment la reconversion échoue ?

 Alors, tu vas chercher ta caravane, tout semble bien parti. Qu’est-ce qui s’est passé après ?

Oui, tout se passait bien au début. J’avais fait toutes les démarches pour avoir des places sur les marchés, ce qui n’était pas simple. Le monde des forains, c’est vraiment un autre univers.

Mais en fait, ce que je n’avais pas anticipé, c’est la difficulté d’obtenir une place sur les marchés.

Parfois, la mairie te dit oui, mais c’est un concessionnaire qui gère, et lui peut refuser. Par exemple, certains concessionnaires me refusaient parce que j’avais une caravane, tandis que les autres avaient des stands sous tente. Donc j’ai vite déchanté. Même ma ville, qui m’avait dit oui au départ, m’a ensuite refusé une place sur le marché.

J’ai obtenu un prêt bancaire d’environ 30 000 €, et un prêt d’honneur de 10 000 € à taux zéro. On m’a fait confiance, mais personne ne m’a vraiment alerté sur la difficulté de ce métier.

 

 Et niveau rentabilité, tu pensais que ça allait mieux marcher ?

 C’est ça. Il m’aurait fallu faire quatre marchés par semaine pour espérer m’en sortir. En septembre, j’ai repris avec trois ou quatre marchés par semaine, mais c’était toujours insuffisant. Et en plus, j’étais épuisée.

 

Pourquoi à 4 marchés, ce n’était pas rentable par rapport à ce que tu avais prévu ?

Par exemple, un marché un mercredi matin dans une ville moyenne, je faisais 150 €. Le même marché, le samedi, je faisais 400 €. Mais entre ces deux jours, les gains ne suffisaient pas. Le vendredi soir, c’était encore 150 €, et parfois, le dimanche, je faisais 200 ou 300 €. Mais avec tous ces marchés, ça ne dépassait jamais les 800 € par semaine, et après les frais, il ne me restait rien pour me payer.

Heureusement que j’avais le chômage pour m’aider. Sinon, je n’aurais même pas pu me verser un petit salaire. Et puis, j’étais en SASU, pas en auto-entreprise, donc les frais étaient encore plus élevés. Ce statut m’avait été imposé à cause des prêts bancaires, je n’avais pas vraiment le choix.

 

On a là déjà une des raisons de l’arrêt de ton projet, toutes ces questions financières et pratiques. Mais au-delà de tout cela, tu n’as pas aimé ton quotidien, c’est ça ?

Oui, exactement. Ce qui m’a le plus pesé, c’est la routine. Chaque semaine, c’était la même chose : faire 100 cookies, préparer des cakes, tout était hyper répétitif. Même si je pouvais varier les recettes, ça restait toujours pareil.

Être seule tout le temps aussi, c’était difficile. Je n’avais personne avec qui échanger, partager mes idées. En stage, il y avait plus de monde, c’était plus stimulant. Là, toute seule, je m’ennuyais, intellectuellement surtout.

 

On peut rêver un métier très créatif, en quoi pour toi cela manquait de créativité ?

Pour les grands chefs oui, mais quand tu débutes et que tu es seule, tu n’as pas tellement le temps d’être créative. Il faut produire en quantité et tu répètes.

 

Tu as aussi mentionné la solitude sur les marchés, ça jouait beaucoup ?

Oui, sur les marchés, les échanges avec les clients sont souvent superficiels. « Il fait beau », « je pars en vacances »… C’était sympa, mais ça ne suffisait pas. Et puis, il y avait des moments où je n’avais personne pendant 30 minutes, je m’ennuyais même là-bas. En plus, j’avais souvent besoin de demander de l’aide à mon conjoint pour la logistique, comme atteler la caravane. Je me sentais coupable de devoir autant compter sur mes proches.

La routine et le manque de créativité t’ont donc vraiment poussé à bout ?

Oui, complètement. Je n’avais plus de temps pour penser à autre chose. Même si parfois je me disais « peut-être que je pourrais ne plus faire de marchés, juste des commandes, ou donner des cours », je n’avais même plus l’envie. J’étais épuisée de courir partout, d’ennui, de solitude. Je pleurais beaucoup et j’étais suivie par une psychologue. 

À partir d’octobre, je savais que c’était terminé. J’ai continué un peu jusqu’à décembre, mais c’était trop tard, j’étais déjà épuisée.

 

Dans ce que tu me racontes, ça me fait penser au modèle que j’utilise des 3 curseurs© “quoi, pourquoi, comment”.

Le « quoi », c’est ce que tu fais concrètement de tes journées : est-ce que tu fais des choses manuelles, des choses créatives ? Est-ce que tu es avec des gens ? Mais si tu es avec des gens parce que tu aimes ça, il faut voir quel type de lien tu recherches. Toi, par exemple, tu as besoin d’être avec des gens, pas juste pour leur vendre un produit, mais pour vraiment échanger. Ce n’est pas la même chose que d’être derrière un comptoir. Ensuite, il y a le « pourquoi » : dans quel secteur tu es. Toi, c’était la pâtisserie, le créatif. Mais après, il y a le « comment », et c’est souvent là que ça bloque. Le « comment » inclut les horaires, les contraintes physiques, le salaire… Et dans ton cas, ce « comment » n’était pas soutenable.

Oui, totalement. C’est vraiment le « comment » qui m’a « plombée ». Les horaires étaient durs, les marchés pas réguliers, et physiquement, c’était épuisant. Sans compter que financièrement, ça ne suivait pas du tout. J’ai vite vu que ce rythme-là n’était pas tenable sur le long terme.

 

Et c’est là qu’il est clé de rappeler un point essentiel :  tu peux avoir fait des études qui te passionnent, mais si les conditions de travail derrière ne te conviennent pas, ça ne marche pas.

Exactement. Et je pense sincèrement que si j’avais été accompagnée dès le départ, avant même de me dire “je vais faire de la pâtisserie chez Ferrandi”, j’aurais peut-être pris un chemin différent.

 

A mon sens, les formations devraient d’ailleurs un peu challenger cet aspect de connaissance de la réalité du terrain. C’est le cas de certaines d’entre elles mais visiblement pas ici. Par exemple, avant de te lancer, est-ce que tu n’avais pas fait de stage du tout ? Parce que ca devrait être un red flag absolu ça !

 Non, rien du tout. J’ai plongé direct et c’est absolument un red flag.

J’ai ma petite check-list maintenant ! Je dirais d’abord de faire une enquête métier, voir si la personne peut passer une semaine chez un pâtissier ou un boulanger pour vraiment observer. Pas juste chez n’importe qui, mais dans un endroit sérieux. Et surtout, je dirais de se faire accompagner avant de se lancer.

 

Quand tu as pris la décision d’arrêter, comment tu t’es sentie ?

Ça a été un soulagement même si le regard des autres était difficile à assumer. J’ai mis trois mois à tout arrêter.

Ensuite, j’ai commencé à réfléchir à ce que je voulais vraiment faire.

J’ai suivi une formation pour clarifier tout ça, sur mes valeurs, ma zone de génie, avec des outils comme l’Ikigai. Je me suis rendu compte que j’aimais créer, échanger avec les gens et apprendre des choses.

C’est là que j’ai décidé de reprendre le graphisme en freelance, dans la direction de création. J’ai recréé mon statut en novembre, et depuis, je me sens bien plus épanouie.

Pour aller plus loin

Merci beaucoup Anne-Laure et aussi pour la cover du Podcast (à droite ou en-dessous de ce texte) !

Vous pouvez retrouver Anne-Laure et son univers de DA, Motion Design, etc. : Son LinkedIn

logo anne laure podcast

 Si vous deviez retenir une chose de cet échange avec Anne-Laure, c’est que la préparation est essentielle.

C’est en particulier le cas quand vous avez envie de reconversion à 180 degrés avec des changements importants et notamment avec des investissements.

 

Il s’agit :

  1. d’abord de vous mettre au cœur de ce projet, de vous demander ce que vous allez aimer faire, ce qui va vous épanouir et donc de prendre un temps pour vous connaître,
  2. mais aussi de connaître le quotidien du métier, le concret du métier, les réalités financières, les modalités de mise en place et d’aller voir si tout ça, évidemment, matche.

Vous pouvez retrouver les étapes à prendre dans l’ordre dans cet article qui présente les 3 étapes pour réussir sa reconversion. 

 

On voit ici avec Anne-Laure qu’on peut aimer apprendre un métier, on peut aimer se former, on peut aimer créer son entreprise et à la fin, se rendre compte que la réalité, le quotidien du métier, ne nous plaît pas. Le choix d’une formation, comme je vous en parlais dans cet article formation et reconversion, vient en fin de projet, pas pour l’initier.

 

Par ailleurs, avoir une passion n’est pas gage d’une reconversion réussie, comme je vous le partageais dans l’article comme éviter de rater sa reconversion

 

Le cas d’Anne-Laure n’est pas unique et c’est pour cela que je la remercie pour son honnêteté !

 

Pour avancer doucement, vous pouvez commencer à travailler sur votre QUOI / POURQUOI / COMMENT dans ce guide :

Pour un accompagnement personnalisé, explorez le programme TROUVER SA VOIE ou prenez un RDV diagnostic gratuit.

Et pour un accompagnement plus personnalisé et être challengé !

C’est ce que nous faisons dans le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure ! (CPF possible)

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AH ACCOMPAGNEMENT SEPT 2021

Annaick

Je suis Annaick, j’ai passé 15 ans dans le marketing avec des moments joyeux et d’autres beaucoup moins, vécu 3 expatriations et deux retours en France qui m’ont amenée à me poser encore plus de questions sur mes envies professionnelles J’ai créé AH Accompagnement pour ceux et celles qui comme moi ont envie d’être épanoui au travail et par le travail. Je vous accompagne donc à trouver ou retrouver votre voie et à prendre votre envol professionnel avec des guides, des tests, des articles et quand ça ne suffit pas, des accompagnements !

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