Comment réussir son retour en France après une expatriation ? Episode 1
La question du retour en France des expatriés fait couler beaucoup d’encre avec des titres comme :
- « Au secours, je rentre en France »
- « Expatriation, la galère du retour »
- « Le difficile retour des expatriés » …
Bref, le retour en France est compliqué, le « choc culturel inversé » nous attend.
Et j’ai parlé du sujet dans « Mon 1er article sur le retour en France » , ou avec Marjorie dans cet article le retour en France après une expatriation au Canada, portrait de Marjorie.
Mais à force de lire que c’est dur, je me suis redemandée pourquoi c’était si compliqué ?
L’élément que j’avais déjà abordé dans mon 1er article sur lequel je voudrais revenir dans cet épisode 1 est l’état d’esprit.
Ah oui, tout ça pour ça allez vous me dire ? Elle va nous refaire le coup de la « méthode coué » ?
Bon la « méthode coué » est peut-être un peu dépassée et tout mettre sur le compte de l’état d’esprit peut être culpabilisant.
Donc je ne vais pas dire que TOUT est dans l’état d’esprit et nous reviendrons sur d’autres éléments dans les prochains épisodes mais la « Loi de l’Attraction » dont on parle beaucoup en ce moment, la Psychologie positive aussi m’incite donc à traiter ce sujet de ‘l’état d’esprit’ plus en détail.
Prenons quelques cas précis et voyons en quoi le mindset peut jouer pour mieux vivre son retour en France après une expatriation.
4 états d’esprit possibles au retour en France après une expatriation et 4 solutions pour le réussir ou mieux le vivre !
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Etat d’esprit « Facile ici c’est chez moi »
Celui-ci peut paraître le plus simple mais pas forcément ! Je rentre « tranquille », je ne prépare rien, facile je connais c’est chez moi.
Et pourtant, si vous êtes partis depuis plus de 3 ans en particulier, cela peut être un peu moins facile que prévu pour :
- les papiers, la maison… parce que vous allez être moins aidés souvent qu’à l’étranger, parce que vous allez peut-être vouloir acheter, …
- le travail, parce qu’il s’est passé des choses en France que vous ne connaissez peut-être pas sur la réglementation, les tendances de marché, les clients…! Quand vous arrivez à l’étranger, vous avez parfois une formation sur la culture du pays ou vous prenez le temps de vous renseigner, et personne n’attend de vous que vous connaissiez très bien le pays. En revanche quand vous rentrez, on considère que vous êtes français et si vous connaissez mal le pays, c’est un soucis. Il faut donc l’anticiper.
Du coup, je fais quoi pour réussir mon retour en France ?
La préparation est le mot d’ordre pour bien réussir son retour en France !
Oui il y a des choses à faire en rentrant qui peuvent être un peu casse-pied, mais il y a beaucoup de gens qui l’ont fait et peuvent vous aider !
- https://www.facebook.com/exexpatlepodcast/ : toutes les infos en podcast ici !
- Le simulateur « retour en France » du Ministère des Affaires Etrangères : http://retour-en-france.simplicite.fr/
- Et pour le retour professionnel :
- pour un retour dans la lignée de ce que vous faisiez à l’étranger : réfléchir à la mise en avant de son profil, à son pitch, se remettre au goût du jour français
- ou pour « profiter » du retour pour se réinventer, parce qu’on ne voit pas faire ce qu’on faisait avant
UNE CHECK LIST ET MES MEILLEURS TIPS !
Pour vous faciliter la tâche, je vous ai concocté un joli guide avec des coeurs et des sourires avec les liens vers les principaux sites pour la sécu, la CAF, la voiture …
et mes coups de coeur et conseils perso pour les enfants, la bouffe, … !
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Etat d’esprit « J’veux pas rentrer »
Les raisons ici sont multiples et malheureusement peu amusantes.
Il peut s’agir de divorce et dans ce cas là forcément le retour se fait compliqué. En effet, déjà le retour n’est pas motivé par une envie mais il s’accompagne en plus souvent de complications nombreuses : besoin de retrouver un travail pour un conjoint suiveur (femme dans la majorité des cas) qui n’a pas forcément travaillé en expat, niveau de vie qui baisse, garde compliquée entre différents pays…(et je ne parle pas du divorce en lui-même…)
Il peut y aussi avoir la perte d’emploi à l’étranger ou des parents vieillissant, malades…
Oui ce chapitre est assez peu réjouissant mais il parle d’une réalité que je rencontre notamment en accompagnant des femmes qui rentrent « seules » en France.
Et du coup je fais quoi ?
Ici bien sûr, il ne va s’agir de faire uniquement de la pensée positive mais d’essayer de mettre en action tout ce qui peut l’être pour rendre les choses plus faciles ou moins difficiles selon :
- les groupes d’entraides Facebook : Groupe Expat Nana séparées, divorcées :
https://www.facebook.com/groups/1458035497547865/, animé par Isabelle Tiné - les aides possibles pour les français en difficulté : https://www.ufe.org/francais-en-difficulte
- préparer son retour à l’emploi avant le retour : tout le détail des accompagnements ensemble ici
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Etat d’esprit « Je suis le mal-aimé »
On peut se sentir incompris en rentrant d’expatriation avec le sentiment que personne ne cherche à comprendre ce que vous avez vécu, connu, que personne ne vous pose de questions. Et c’est un fait, j’ai pu le ressentir, Marjorie et Marie-Stella en parlent dans leurs interviews sur ce site.
Mais n’est-ce pas un peu normal ? Pour prendre un autre exemple qui devrait vous parler (!) : tant que vous n’aviez pas eu d’enfants, vos collègues qui parlaient de leur grossesse, accouchement, épisio (!!), puis de leurs goooosssess à longueur de journée vous saoulaient vraiment. Je peux même deviner que vous vous disiez que vous vous ne feriez pas ça… Et puis si vous faites partie des mes lecteurs / lectrices avec enfants, vous êtes devenus cette personne lourdingue !
On peut prendre aussi l’exemple des fans de foot quand ils se retrouvent et parlent de technique / tactique et sont ravis de le faire ensemble pendant des heures !
Vous l’aurez compris, le problème n’est pas tellement le manque de curiosité des autres personnes, le problème c’est qu’à notre retour d’expat, ce sujet est un peu notre passion, notre dada et qu’on peut vite devenir un peu obsessionnel (allez on avoue!). Alors nos copains les expats ayant la même obsession que nous, nous pouvons fort bien nous retrouver entre nous, comme entre femmes enceintes, fans de foot ! Et nous pourrons ainsi parler de ce sujet pendant des heures parce qu’effectivement il y a plein de choses à dire et qu’on se comprend.
Mais ceux qui ne vivent pas cela, qui ne l’ont pas vécu n’ont pas tous envie d’en parler pendant des heures. Et c’est comme ça !
Peut se rajouter chez nos compatriotes, le sentiment qu’on se « la raconte » un peu avec les « moi en expat », ou « ah mais tu sais à Singapour c’est très différent »… Qu’on les renvoie à l’idée qu’ils n’ont pas voyagé, qu’on se pense meilleur …
Et du coup je fais quoi ?
Je vais parler avec mes copains expats qui vivent la même chose que moi ! Et il y a beaucoup avec au national https://www.facebook.com/groups/retourenfrance/ et https://www.facebook.com/franceretouraccueil.fr/
et dans toutes les villes :
- Paris : https://www.facebook.com/groups/1300946213283912/
- Montpellier : https://www.facebook.com/groups/287235818331537/
- Lyon : https://www.facebook.com/groups/207006739763968/
- Bordeaux : https://www.facebook.com/groups/1362660607084059/
- Strasbourg : https://www.facebook.com/groups/1862654430676403/
- Toulouse : https://www.facebook.com/groups/241846362888045/
Et pensez aussi que si vous avez vécu plein de choses pendant votre expat, vos copains en France aussi ! Donc demandez des nouvelles de ce que les autres ont fait de ces années : ils ont pu monter une boite, avoir des triplés, ou même être tranquillement heureux … ou malheureux sans changer de pays et avoir envie d’en parler. Et parfois dans l’excitation, le stress du retour, on est un peu auto-centré.
Etat d’esprit : tous des nuls
Vous rentrez et vous trouvez que :
- les Français sont bêêêtes,
- qu’ils ne sont pas curieux,
- que la bureaucratie ici c’est diiingue,
- que trouver un boulot c’est pas possible parce qu’on vous met dans des cases,
- que les gens font la gueule dans le métro, …
Vous n’êtes pas obligés de cocher toutes les cases mais au retour, on en coche un peu plus qu’en temps normal. Le Français qui n’est pas parti peut partager certains de ces avis bien sûr !
Il y a du vrai et du faux dans ces avis, et le but ici est juste de parler encore une fois état d’esprit (parce que si on doit se mettre d’accord sur chacun des points ci-dessus, on peut y passer une vie ;-)).
Et du coup je fais quoi pour réussir mon retour en France ?
Ici, il s’agit un peu de retrouver votre état d’esprit d’expat qui voit les choses avec un œil de découverte et d’amusement… et pas votre bon côté français qui râle !!
Surfréquentez tout ce qui a pu vous manquer en expat, rajoutez-en au départ : allez au resto, prenez des apéros, allez voir des expos, faites le marché, …
C’est au choix selon vos goûts, vos possibilités mais c’est plus que jamais le moment de faire l’exercice des « 3kifs » si ce n’est par jour, par semaine : qu’est ce que vous avez aimé cette semaine ? Faites cet exercice pendant les 6 premiers mois en famille !
PS : je ne suis absolument pas responsable des possibles kilos pris en prenant cette résolution bien sûr.
Alors donc tout est facile, il suffit de se le dire : « je vais bien tout va bien » pour réussir mon retour en France ?
Ba non, il y a bien sûr des choses compliquées,
parce qu’il faut retrouver un logement et une école et qu’on peut vouloir garder le côté international qui peut coûter une fortune …
parce qu’il faut changer de permis
parce qu’il faut une nounou …
Et parce qu’on fait tout cela tout seul, sans beaucoup d’aide, … sans notre clan d’expats à la rescousse !
Mais oui on peut essayer de se dire : oui ça va bien se passer !
Et surtout de faire en sorte que ce soit vrai en agissant, en cherchant à se faire aider comme on le fait quand on part puisqu’un retour comme un départ ça se prépare !
Voilà, un très bel article. Merci pour ça.
Merci beaucoup !