Je continue ma série de témoignages avec Emmanuelle, fondatrice d’un concept novateur Colancing
Ces portraits sont là pour vous inspirer, vous donner des exemples, vous montrer que c’est possible !
Ils ne sont en revanche pas du tout là pour vous « complexer », vous faire vous dire « oulala, mais ça moi je n’y arriverai jamais… ». Nous sommes tous différents, certains sont plein d’idées, d’autres n’en ont pas et ont besoin d’aide pour en trouver.
Le point commun de tous les gens qui ont fait une reconversion : y aller ! oser à un moment !
A un moment il faut faire un 1er pas, pour trouver une idée ou pour la mettre en place, tout seul ou accompagné…
Alors, inspiration par les portraits, expiration pour se donner un petit coup de boost et GO passage à l’action !
La naissance d’une entrepreneuse
Alors Emmanuelle, raconte-nous ton 1er métier, avant, bien avant Colancing ! Tu as été professeur des écoles ? Avais-tu une vocation ?
Pas du tout !
Je suis partie en Angleterre après mon bac, comme jeune fille au pair. En rentrant, je parlais anglais donc j’ai choisi de m’orienter vers une licence de littérature anglophone.
Avec ces études, il n’y a pas 1000 débouchés possibles : j’aimais les enfants, je me suis donc tournée vers le métier de professeur.
Dès l’IUFM, j’ai découvert ce métier et c’est devenu une passion. J’ai pensé que j’allais « sauver le monde » ! J’ai enseigné ensuite plusieurs années avec beaucoup de plaisir.
Mais comme mon mari et moi avions envie de bouger, nous sommes partis vivre à l’étranger.
Alors cette 1ère expatriation, c’était où, tu as fait quoi ?
C’était en Corée du Sud.
Je me suis tournée assez logiquement et facilement vers l’enseignement parce qu’on avait prévu une expatriation courte de 2 ans.
Elle a été en fait même très courte puisque je suis rentrée au bout d’un an … En effet, comme cela arrive, l’expatriation a chamboulé notre couple.
Les pays asiatiques comme la Corée créent des situations très « particulières » pour nous Européens avec notamment culturellement une nécessité pour les hommes d’aller à des afterwork avec leurs patrons, de rentrer très tard et notre couple n’a pas « aimé » …
C’est un vrai sujet dont je parle souvent, dans un article pour Expats Parents j’évoquais cette idée que l’expat ça ressert le couple… ou pas ! Et c’est important de le savoir et d’en parler pour ne pas se retrouver dans des situations parfois très compliquées.
Mais donc même pour un an tu as travaillé finalement.
Alors j’ai travaillé même pour un an parce que c’était important pour moi de ne pas rester inactive à la maison !
Mais, c’était une expat compliquée au niveau culturel, et c’est pour ça que je m’étais tournée vers l’enseignement qui était dans la continuité.
Ça m’allait de faire ces quelques cours pour sortir, avoir une activité et une vie sociale tout en m’occupant de l’intégration de tout le monde.
Et au retour, tu avais un travail ce qui est « essentiel » dans ce genre de cas non ?
Effectivement j’avais la chance de pouvoir retravailler tout de suite dans l’enseignement, de reprendre mon poste.
Comment s’est passé ce retour dans l’enseignement après ton expatriation ? Souvent les retours en France nécessitent une « réacclimatation », Annabel que j’ai interviewé à démissionner de l’Education Nationale après son expatriation …
J’avais pris du recul, travaillé à l’international et j’ai trouvé l’enseignement français rigide.
Je trouvais qu’il y avait trop d’inégalité des chances entre les enfants, peu de moyens, un programme peu tourné vers la découverte des autres pays et les nouvelles technologies.
Je tentais de mettre en place de nouvelles méthodes d’enseignement, mais il y a très peu de coopération de la part de l’administration.
J’étais déçue. Je suis partie en adorant mon boulot et en revenant, j’avais l’impression de m’être trompée, d’avoir mal évalué la situation.
ET puis une petite graine d’entrepreneuse avait germé dans cette 1ère expatriation aussi !
Oui, en Corée, les produits français me manquaient beaucoup.
Je me disais qu’avec les moyens que les expats ont dans ces pays, ils seraient prêts à acheter cher tout ce qui leur manquait et qu’il y avait un marché.
J’avais commencé à travailler là-dessus. J’avais soumis l’idée en rentrant à la section innovation de la région Alpes Côtes d’Azur pour rejoindre un incubateur et recevoir une bourse. J’ai été présélectionnée mais je n’ai pas été plus loin.
Je venais de me séparer, j’avais pas mal de choses à gérer déjà !
Mais c’était la « naissance » de mon âme d’entrepreneure !
Comment devient-on codeuse ?!
Et tu es repartie en expatriation finalement !
Et oui ! Loin de la Corée, nous avons pu sauver notre couple et nous avons décidé de revivre une expatriation pour la réussir !
Nous sommes partis en Allemagne avec les enfants de 8 et 10 ans dans une école internationale. J’ai commencé par travailler dans l’école internationale.
Comment es-tu devenue codeuse alors !
J’avais moins de 15 heures de cours par semaine : j’avais donc du temps et la chance de pouvoir profiter « d’une enveloppe formation » proposée par la société de mon mari.
J’ai appris d’abord l’allemand puis j’ai regardé ce que je pouvais suivre comme cours en ligne et en français, il y avait très peu de choses à l’époque. Depuis ça a explosé !
J’avais choisi l’IAE de Caen, qui était autour de l’entreprenariat mais les délais d’admission étaient dépassés. La seule chose qui restait c’était une formation pour devenir codeur développeur.
Je me suis dit que ça me permettrait de faire un site internet moi-même, à bas coût quel que soit ce que j’allais faire après : une boutique, un blog, etc. Et j’ai donc commencé cette formation !
Et alors ça t’a plu ? Parce que le code ce n’est quand même pas très simple non ?
Une catastrophe, pas le code, mais la formation !
L’école n’était pas prête pour la faire à distance, donc c’était très décevant. C’était amusant d’apprendre un nouveau langage comme le code mais j’étais très seule : on rendait les devoirs en ligne, il n’y a eu aucune interaction avec les professeurs ou les élèves.
Tu as réussi à continuer quand même ?
J’ai contacté les autres élèves de l’école.
Il y avait des designers, des codeurs, des développeurs, des marketeurs … On a décidé de faire un projet communautaire en créant un site internet pour une association. On a fait les choses sérieusement avec un planning, un budget, des outils de collaborations, des chefs de projets … On a mis en place des systèmes collaboratifs pour pouvoir travailler à distance car nous étions répartis partout dans le monde.
Ça a été une expérience formidable ! On a un peu laissé tomber l’école mais on a quand même pu valider le diplôme à la fin.
Et après « le diplôme », tu es devenue web développeuse en entreprise ?
Quand le projet a été fini, ça a fait un gros vide, on avait envie d’autres choses, de continuer. J’aurais pu trouver en Allemagne un emploi « classique » en tant que développeur mais j’avais envie d’autre chose.
J’ai eu envie de créer une école de code en ligne pour pallier le manque mais j’ai eu peur de le faire toute seule. J’ai demandé à mes « collègues » rencontrées si elles étaient partantes et on a monté notre société !
Emmanuelle vous donne des envies de changements ?
Petits, moyens ou grands ?
Mais vous sentez qu’un coup de main pour à franchir le cap ne serait pas de trop ?!
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Quand l’expatriation est un trampoline !
Tu n’as pas eu « peur » de te lancer, c’est un peu éloigné prof des écoles et le développement web, c’est une vraie reconversion !
Non je n’ai pas eu peur. On était 3 et on était complémentaires. Il y avait beaucoup de choses à apprendre mais j’adore apprendre !
J’avais mes cours à l’école internationale en complément, j’étais en expatriation : c’était le bon moment.
Certaines conjointes suiveuses comme on les appelle peuvent vivre l’arrêt de leur travail, de leur carrière comme un sacrifice, tu ne l’as pas vu comme ça du coup mais plutôt comme une opportunité de te reconvertir en expatriation ?
Si je n’étais pas partie en expatriation, j’avais en tête de créer des activités culturelles en extra-scolaire en France mais il y a un danger financier pour la famille quand on se lance en France.
L’expatriation pour moi a été une occasion en or : un trampoline pour tester l’entrepreneuriat en ayant du temps et peu de risques…
J’admire les gens qui lancent leur société en France. Même si la France accompagne les créations d’entreprise, les aides pour la plupart s’arrêtent au bout de 2 ans et cela met une épée de Damoclès. C’est très courageux.
Cette 1ère école de code a été le début d’une carrière de serial entrepreneur !
L’école de code nous a demandé beaucoup de temps mais quand on a mis en ligne on a vu qu’on avait oublié un élément essentiel : le marketing. On n’avait pas assez de clients, on n’en avait pas assez parlé !
Simultanément, des sociétés nous ont repérées et nous ont demandé de faire des sites pour eux. On a donc pivoté pour créer une agence web. Cette fois on travaillait avec des PME, l’équipe s’agrandissait avec des partenaires, on devait apprendre à gérer une équipe et de nombreuses nouvelles compétences.
Pour ne pas être dépendantes des contrats signés, on a décidé de créer en complément un e-commerce pour avoir également des revenus automatiques et réguliers. Le e-commerce s’adressait aux freelances qui ne pouvaient pas travailler avec nous en agence.
Ca fait donc 3 sociétés ! Bravo !
Oui 3 sous-sociétés ! On a gardé un nom général et 3 sous-sociétés : l’école, l’agence et le e-commerce.
J’ai arrêté l’enseignement, je suis passée à plein temps sur le e-commerce. Et ça a marché bien et vite.
C’est là que ça s’est compliqué !
En fait jusqu’ici on avait agi pour que notre société fonctionne mais on n’avait jamais parlé de ce qui se passerait quand elle marcherait !
Et quand on a en a parlé, je me suis aperçue qu’on n’était pas sur la même longueur d’ondes. Probablement parce qu’on n’était pas dans la même situation personnelle, dans les mêmes moments de vie, les mêmes motivations du « pourquoi je travaille ».
J’avais travaillé comme une folle, jusqu’à l’épuisement pour que ça fonctionne. Mais mon but n’était pas de continuer comme ça pour gagner toujours plus…
La fin de l’aventure est donc arrivée
Je me sentais submergée, le chemin que nous prenions ne m’apportait pas de sens.
J’ai demandé une Assemblée Générale pour discuter des conditions de sortie de la société. Mes associées ont dit qu’elles allaient y réfléchir et elles ont coupé tous mes accès. Elles ont refusé d’en parler et sont devenues mutiques.
Je pense que mon envie de partir a été pris comme un abandon, une trahison.
Elles ont fini par me dire que « légalement elles avaient la possibilité de ne rien me donner et que business is business ».
On aurait dû faire un pacte d’associées pour prévoir les situations : et si l’une de nous est malade, et si l’une de nous veut partir … Mais l’éventualité de partir et de devoir repartir du bénéfice n’était pas du tout dans nos esprits au démarrage de la société.
La force du réseau est en toi !
Depuis tu as recréé une société, comment as-tu fait ?
Il m’a fallu vraiment du temps pour digérer.
En octobre après avoir quitté la société, le plus dur a été de ne rien avoir à faire.
J’ai repris goût à la lecture, au sport. Je suis allée dans une association, j’ai vu qu’il y avait des situations pires que la mienne…
Je ne voulais pas être salariée donc j’ai réfléchi à un nouveau projet à faire SEULE !
Tu avais plusieurs idées, une seule, comment est né Colancing ?
Je me suis dit que je pouvais partir sur des sujets zéro déchet qui m’intéressaient ou sur l’entrepreneuriat, et j’ai réfléchi à ce qui m’avait boostée dans mes projets.
Je me suis rendue compte que ce sont les formations et le réseau d’entrepreneurs qui avaient été un énorme support pour moi. Cela te permet d’avancer plus vite, plus sereinement et plus loin. Les autres entrepreneurs peuvent t’aider, parce qu’ils sont passés par là, parce qu’ils ont une vision objective de ton travail à la différence de ta famille ou de tes amis…
Mon idée était née : créer un espace de coworking en ligne pour les freelances.
Il est souvent difficile pour un freelance de rejoindre un espace de coworking physique à cause du coût, de la localisation ou du timing.
Colancing leur permet de s’entourer de pairs et d’experts quand ils veulent, quand ils veulent et pour un coût minime.
Happy end !
Le métier d’enseignante d’Emmanuelle lui a permis dans ses débuts d’expatriation et au retour en France d’avoir une certaine « tranquillité/stabilité ». Et Emmanuelle en plus fourmille d’idées et a une énergie de dingue !
Tout le monde n’est pas dans cette situation et selon votre métier, vous pouvez avoir besoin de :
- trouver un projet professionnel complet en expatriation
- re-trouver un job en rentrant en France
et cela peut vous parler aussi si vous désirez « simplement » changer d’orientation quand vous en avez marre de votre travail ou quand d’autres circonstances de vie vous amènent à vous réorienter : crise de la quarantaine, maladie, enfants, burn-out…
Et pour tout cela, vous pouvez sentir que seul(e) vous risquez de tourner en boucle, vous pouvez même peut-être l’avoir déjà expérimenté !
Si c’est le cas, je suis là pour vous accompagner pour trouver votre chemin vers un projet pour une aussi jolie Happy End que Colancing !
Colancing est un espace de coworking en ligne pour freelances et indépendants.
Il permet aux entrepreneurs de s’entourer de pairs et d’experts pour avancer plus sereinement et avec plus d’efficacité dans leurs projets.
Plus qu’un réseau, ils rejoignent une équipe où ils sont soutenus, accompagnés, guidés et compris pour trouver leurs premiers clients ou passer un nouveau palier dans leur activité.
PS : j’en fais partie et j’adore 😉
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