Je continue aujourd’hui mes témoignages de reconversion avec Amélie qui à opérer une reconversion pour devenir architecte d’intérieur alors qu’elle travaillait dans le marketing.
Le métier d’architecte d’intérieur fait pas mal rêver alors je suis ravie qu’elle ait accepté de répondre à mes questions pour vous aider si vous aussi ce métier est sur votre liste d’envie !
L’entretien a été réalisé en mars 2020 et mis à jour en septembre 2021.
Pourquoi avoir quitté le marketing pour une reconversion en architecte d’intérieur ?
Bonjour Amélie alors pour commencer peux-tu nous raconter ton parcours ?
Alors au départ, j’ai fait des études en communication et marketing et j’étais attirée par l’aspect créatif.
J’ai commencé à faire des stages et je me suis rendue compte que les métiers vraiment créatifs en entreprise étaient réservés aux personnes les plus diplômées, j’ai donc poursuivi mes études pour avoir un bac+5.
Et puis petit à petit, je suis arrivée dans les études marketing.
Et les études marketing, pour avoir bien connu -j’y suis restée 11 ans et c’est là que j’ai connu Amélie !- c’est assez peu créatif, comment as-tu fait pour « tenir » ?
Je suis restée 8 ans, c’était confortable, on se laisse prendre dans le quotidien alors que ce n’était pas mon truc effectivement.
Mais à un moment, je me suis dit que ce n’était pas possible de faire quelque chose qui ne me plaisait pas toute ma vie.
Ça c’est fait petit à petit ou tu as eu un déclic particulier ?
Alors c’est venu jour après jour, mais un matin après 2h de transport, j’ai fait demi-tour, je ne POUVAIS pas y aller. Et j’ai senti un soulagement de ne pas y être allée, je n’en pouvais plus et je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose.
Ça devenait physique et je ne pouvais plus assumer.
Décider de se reconvertir en architecte d’intérieur :
un accompagnement pour mûrir le projet
Concrètement, comment est né le projet de reconversion en architecte d’intérieur ?
Je ne savais pas trop ce que je voulais faire.
Je me disais que je pouvais peut-être travailler dans les études de marché, mais dans l’environnement, la nature pour être plus en phase avec mes valeurs.
J’avais toujours envie de plus de créatif forcément, j’avais des amis graphistes et je me disais pourquoi pas.
J’avais pensé aussi à journaliste parce que j’avais eu envie de ça avant le bac ou concepteur-rédacteur sur le net.
Bref, j’avais des idées mais ce n’était pas clair !
Alors, tu as décidé de te faire accompagner ?
J’avais des amis qui avaient fait un bilan de compétences et qui n’étaient pas convaincus, puis j’ai trouvé quelqu’un de très bien, qui était coach aussi.
Il m’a poussée à aller plus loin que les idées que j’avais au départ.
J’aimais le design, je prenais des cours de dessin, mais jamais, je n’avais pensé en faire mon métier actuel d’architecte d’intérieur.
Alors comment est-arrivée cette idée d’architecte d’intérieur ?
Au fur et à mesure que je faisais des tests sur ce qui était important pour moi, je comprenais que le créatif devait être au cœur du projet. Donc faire du marketing pour une boite qui a plus de valeur, ne suffirait pas.
Au quotidien, il me fallait apporter de la créativité et ensuite les valeurs s’aligneraient.
Ensuite, j’ai réfléchi à des métiers vraiment créatifs.
J’ai rencontré des personnes de différents métiers dont architecte d’intérieur.
Et j’ai fait une mise en situation en réalisant la décoration d’un hôtel dans le cadre d’un projet et je me suis dit : c’est ce que je veux faire tous les jours
La formation pour se reconvertir en architecte d’intérieur
Alors du rêve à la réalité, il faut passer par l’étape formation, comment as-tu fait ?
J’avais vu plein de formations possibles, dans la déco d’intérieur, il y a plein de choses, mais je voulais vraiment quelque chose de crédible. J’ai trouvé une formation à l’école Boulle qui prenait pour les reconversions. J’avais peu confiance, mais mon coach m’a aidée à garder la confiance.
Comment as-tu financé cette formation à l’école Boulle ?
J’ai fait cette formation avec Boulle avec le Greta du design et des métiers d’art pour adultes en reconversion.
Je l’ai financée par le CIF, mais j’ai dû le demander 3 fois avant de l’avoir, donc j’ai attendu 2 ans avant le financement parce que ce n’est pas le métier qui rassure le plus au départ.
Quel bilan tires-tu de cette formation en architecte d’intérieur ?
Je suis contente de cette formation.
Après elle est accélérée en un an, on ne peut pas tout approfondir.
J’ai dû travailler des logiciels seule par exemple. Je dormais 4 h par nuit pendant 1 an.
Je savais que ça allait être intense, mais physiquement c’est dur.
Comment devenir architecte d’intérieur ?
Les informations pratiques
Le métier d’architecte d’intérieur
L’architecte d’intérieur conçoit et réalise l’aménagement d’espaces intérieurs. Il commence par s’informer des besoins et des attentes du client (particulier ou entreprise). Il élabore ensuite son projet sous forme d’esquisse, de plans 3D puis devient chef de projet.
Quelles études/formations pour une reconversion d’architecte d’intérieur ?
Parmi toutes les formations, il est parfois difficile de s’y retrouver.
Je recommande personnellement la formation H.O.M.E de Maïlys DORN dont vous pouvez lire l’interview par ici, plusieurs des personnes que j’ai accompagnées l’ont suivi et en sont très satisfaites parce qu’elle est notamment concrète et que Maylis souhaite vraiment que vous puissiez vivre de votre passion, ce qui est évidemment clé !
Si vous voulez en savoir plus :
Le métier de technicien assistant concepteur ou de collaborateur d’architecte d’intérieur est accessible avec un bac + 2. Exemples de formations :
niveau bac + 2
- BTS ERA – étude et réalisation d’agencement,
niveau bac + 3
- DNA – diplôme national d’art option design,
- DN Made mentions : espace, événement
- diplôme d’écoles spécialisées – bachelor
- Licence professionnelle agencement
Un diplôme de niveau bac + 4 ou bac + 5 permet d’accéder au métier d’architecte d’intérieur. Exemples de formations :
niveau bac + 5
- Mastère d’architecture d’intérieur
- Architecte d’intérieur – designer produit
- Architecte d’intérieur
- DNSEP – Diplôme national supérieur d’expression plastique option design
- Titre architecte d’intérieur reconnu par le CFAI
- DSAA Design mention espace
Contrairement aux architectes, il n’est pas obligatoire de posséder un diplôme reconnu pour exercer en tant qu’architecte d’intérieur.
Le CFAI (Conseil français des architectes d’intérieur) veille à l’intégrité de la profession en délivrant un certificat de capacité aux diplômés de certaines écoles (il reconnaît 15 diplômes d’écoles publiques ou privées qui proposent des formations de bac + 3 à bac + 5).
Parmi elles : l’Ensad, Ecole Boulle, Ensaama, ESBA, ISDAT, ESAIL, EDNA, IFAT, Ecole Camondo, EFET, Academie Charpentier, ESAM Design, Penninghen, Ecole Bleue, ESAT école Hourdé).
Il existe ensuite des formations en ligne.
(source CIDJ)
Se lancer comme architecte d’intérieur
Après la formation est-ce que tu as tout de suite lancé ta société ?
A l’issue de la formation, j’ai réintégré mon ancienne entreprise pendant 1 an. Je voulais préparer la transition doucement. Ça été un peu compliqué, pour finir je suis partie.
Pendant quelques mois, j’ai hésité à être salariée dans une agence pour monter en compétences, mais je n’avais plus envie d’être salariée et donc j’ai décidé de monter ma boite.
Comment ça s’est passé ?
Je ne suis tout de suite dit que j’allais y aller par étapes et que ça allait marcher, qu’il n’y allait pas de raison que ça ne marche pas.
Mon conseil est vraiment de ne pas voir la montagne, ne pas se dire que ça va être horrible.
Est-ce que tu as été accompagnée sur ce lancement d’entreprise ?
J’ai intégré une coopérative pendant 1 an et demi : c’était bien pour ne pas être seule chez moi, avoir des conseils extérieurs, il y a plein de gens de différents métiers.
On a tous une personne qui nous suit et qu’on voit tous les mois pour un regard extérieur. C’était bien pour rencontrer d’autres entrepreneurs, faire des formations. On échange sur nos peurs, nos craintes, nos succès.
C’est intéressant pour avoir un cadre au début, mais ensuite j’ai eu besoin d’en sortir parce que j’avais gagné en liberté et que financièrement, je m’en sortais moins. Ça peut aider dans 1er temps.
Aujourd’hui, je suis sur une plateforme internet avec beaucoup de salons, et un bureau au BHV pour des évènements, des permanences. Par ce biais, j’ai rencontré d’autres architectes, des clients.
Mais j’ai besoin d’être seule de temps en temps aussi.
Concrètement, comment as-tu commencé à travailler ? avec qui ?
J’ai commencé par des petits projets chez des gens que je connaissais.
Les gens ont besoin de voir ce que tu es capable de faire et comme dans tout, au début, tu n’as pas fait grand-chose donc c’est compliqué !
C’est un métier d’image donc tu as besoin de témoignages or entre le moment où tu commences et celui où tu as fini, il peut se passer un an donc il faut travailler une marque.
C’est-à-dire, comment tu as travaillé ta marque ?
Je voulais un site où les gens puissent me trouver, qui fasse pro et aussi que ce soit un peu différent. Souvent, je trouve que ça se ressemble, je voulais quelque chose qui marque un peu.
J’ai fait un blog aussi pour avoir du contenu à publier régulièrement.
La 1ère chose que j’ai faite, c’est de travailler internet en faisant tout toute seule, ça m’a pris 2 mois entre le moment de commencer l’identité de marque, le site, le blog etc.
Ça m’a bien aidée pour me faire connaitre.
C’est un conseil que tu donnerais pour se lancer ?
En tout cas, avoir une marque, une ligne directrice. Essayer de la suivre, de ne pas s’éparpiller.
Il faut avoir une stratégie :
- on peut prendre l’option les gens viennent chez moi pour ce que je suis et je fais pareil chez tout le monde.
- moi je suis plus dans l’idée de faire des choses très personnalisées, j’ai forcément mon style, mais je ne refais pas la même chose avec tout le monde. Je veux m’adapter, je veux vraiment comprendre ce qu’ils veulent et je prends donc beaucoup de temps pour bien comprendre.
C’est ta maison, ton cocon donc je veux qu’ils s’y sentent bien et même mieux. Je veux trouver le style des gens qui sont en face de moi. Je suis très à l’écoute, un peu comme leur psy !!
Tu as donc eu une stratégie image et contenu, tu as d’autres conseils ?
Après, j’étais beaucoup sur les réseaux sociaux Facebook et Houzz qui permet de montrer ses réalisations et j’étais hyper présente sur le forum. Ce n’est pas forcément ces gens-là qui m’appelaient, mais ça m’a fait connaître.
Qu’est-ce que tu dirais sur ton nouveau métier qu’est-ce que tu aimes pour commencer ?
Plein de choses, le créatif que je cherchais et qui me correspond.
Et même si j’y aurais jamais pensé avant la liberté de travailler en indépendant.
Ça, je ne pourrais plus revenir en arrière !
Et puis quand on a des clients contents, c’est hyper valorisant.
Ce que tu aimes moins ?
J’ai peu de clients compliqués, ça remet en question. Mais je me dis, c’est peu sur beaucoup.
Est-ce que tu t’y retrouves financièrement ?
Les 2 premières années, c’est compliqué, il faut persévérer. Quand on se lance en indépendant, il faut accepter que ça prenne du temps.
Dans ma formation, il y a une personne qui a abandonné au bout d’un an, ça devait marcher tout de suite ou pas.
Il faut persévérer, ne pas baisser les bras. Ça va forcément marcher : il faut se donner le temps et le moyen.
Et ma question fétiche : si c’était à refaire !?
Je le referais même plus tôt !
Mais aujourd’hui, même quand c’est difficile, je sais qu’il n’y a pas moyen de faire autre chose, c’est vital !
Update Septembre 2021 !
Toute création d’entreprise demande du temps et je suis donc revenue prendre des nouvelles d’Amélie en septembre 2021 pour voir comment se développe son business après 4 ans !
Alors toutes les 2 on se suit et on échange donc j’ai vu tes réalisations ces dernières années, mais je reviens donc prendre des nouvelles et en donner ! Comment se développe ton entreprise à présent que tu es en 4ème année ?
Et bien ça marche super bien !
Cette année, le confinement a participé au succès et j’ai eu une grosse augmentation des demandes depuis le début de l’année et encore plus sur ce mois de septembre.
C’est une super nouvelle ! Alors quels enseignements tires-tu de ces dernières années ?
Quelles stratégies de développement as-tu mises en place ?
Il faut être patient, ne pas lâcher, je n’aurai pas eu ces projets en première année.
J’ai pu me rémunérer au bout de 3 ans correctement.
Je pense que le contexte Covid m’a aidée au développement comme à celui du secteur. Les gens passent plus de temps chez eux et voient qu’ils ont besoin d’être bien chez eux. Ils ont, pour certains, plus de budget à investir parce qu’ils ne sont pas partis en vacances.
Ensuite, il y a aussi le travail de fond qui demande du temps et qui « paie » maintenant : il faut du temps pour se faire connaitre, se faire un réseau, que Google référence bien le site internet…
J’ai plus de réalisations à montrer aussi et évidemment dans mon métier, c’est important ! Mais je ne montre pas tous les projets et je prends le temps de faire faire des photos par des professionnels pour que ce soit vraiment qualitatif.
Le temps a fait son effet, je suis mieux connue, les avis sont bons !
J’ai aussi un bon « taux de transformation » parce que j’ai un bon contact avec les gens et que je suis à l’écoute, alors que je pensais être une très mauvaise commerciale !
Que penses-tu du rôle du bouche-à-oreille ?
Ce n’est pas forcément comme cela que j’ai le plus de contacts en région parisienne où c’est plutôt par mon site et Instagram.
Mais en Bretagne où je travaille aussi, c’est clairement beaucoup plus important.
Il est arrivé que des personnes que j’accompagne et qui sont intéressées par le métier d’architecte d’intérieur contactent des architectes qui ont « tenté » de les dissuader de faire ce métier parce qu’il y a trop de monde, trop de reconversion. Quel est ton point de vue sur cette question ?
Je ne partage pas ce point de vue. Il y a effectivement plus de monde, mais il y a aussi plus de demande.
Le métier se « démocratise » et en voyant plus de monde faire appel à des architectes d’intérieur, le voisin, le copain se dit que ce n’est pas réservé à une « élite » donc c’est une très bonne chose.
Il y a de la place pour tout le monde, mais il faut savoir faire SA place, trouver SON style et pourquoi on fera appel à vous : choisir un style qu’on appliquera partout ou, comme je préfère moi, proposer des solutions très personnalisées adaptées au goût de chaque client.
Après 4 ans, tu ne regrettes toujours pas ! Est-ce que tu as de nouveaux conseils à donner à ceux qui ont envie de se lancer ?
Il faut savoir ce qu’on veut proposer (ça prend un peu de temps!) et après, il faut savoir que ça prend du temps, qu’on n’en vit pas tout de suite.
Il faut pouvoir le gérer financièrement et psychologiquement.
La réussite va dépendre d’à quel point on veut faire ça, à quel point on est sûr de son projet.
Je ne me suis jamais dit « ce n’est peut-être pas le bon choix » mais « comment faire pour que ça marche » et j’ai tout fait pour que ça marche parce que j’étais sûre de mon projet.
Ça ne m’a pas empêché d’en pleurer parfois.
Il faut beaucoup de patience, il faut être un peu têtu !
Quels sont tes enjeux et tes défis pour la suite ?
Pour le moment, je n’ose pas refuser des clients.
L’objectif suivant va être de cibler un peu mieux et peut-être déléguer certaines choses, parce que là je fais tout tout tout !
NOLITA Studio Déco
Merci Amélie !
https://www.nolita-studiodeco.com/
https://www.instagram.com/nolitastudiodeco/?hl=fr
Plus qu’une agence de décoration et d’aménagement d’intérieur, NOLITA Studio Déco c’est avant tout un laboratoire d’idées, dont le but est de créer des univers, des ambiances singulières. L’aménagement et le style devant s’allier pour mettre le lieu en valeur, et vous faire voyager.
Amélie a déjà été énormément sollicitée depuis ces dernières années pour partager son expérience, elle ne peut malheureusement plus répondre à vos demandes : la rançon du succès 😉
Pour aller plus loin !
Je remercie Amélie pour tous ces conseils et pour sa vision que j’adore : ça va marcher parce qu’il n’y a pas le choix et donc je vais tout faire pour que ça marche !
Amélie nous explique aussi qu’elle a pensé un temps à :
- s’aligner à ses valeurs, mettre du sens
- mais que l’accompagnement lui a montré que la créativité était le nœud du sujet
Ce thème m’est cher et c’est même une des raisons d’être de mon modèle des 3 curseurs : ne pas tout mettre dans le sens (même s’il est évidemment clé !). Ne pas oublier ce que vous allez faire de vos journées.
Pour réfléchir donc, vous aussi, à TOUS les curseurs clés à votre épanouissement, je vous propose de commencer par le guide pour trouver pour quel métier vous êtes fait pour mieux vous connaitre
Et si vous voulez creuser à fond votre projet comme Amélie
ou comme Stéphanie qui a suivi le programme en 2021 et lance en 2023 son entreprise « Un intérieur qui nait », le programme TROUVER SA VOIE est fait pour ca !
Retrouvez Stéphanie :
sur son site internet
et sa page Instagram
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