Un nouveau témoignage au sein des parcours de reconversion aujourd’hui avec Anne-Elisabeth qui a quitté le monde du marketing pour une reconversion en photographie.
Elle nous raconte ses doutes, ses peurs avant de devenir photographe, ce qu’elle aime dans ce métier « passion »
et vous partage ses clés pour réussir votre reconversion dans le métier de photographe.
Pourquoi une reconversion vers la photographie ?
Anne-Élisabeth, pour mieux comprendre ta reconversion vers la photographie, pourrais-tu nous décrire ton parcours avant cette transition ?
Bien sûr. Mon parcours a été assez « conventionnel ».
Après avoir obtenu mon baccalauréat en économie, j’ai suivi le conseil d’intégrer une classe préparatoire, puis une école de commerce à Reims.
C’est là que j’ai découvert mon goût pour le marketing, une matière que j’ai trouvée à la fois concrète et pragmatique.
J’ai ensuite travaillé pendant plusieurs années dans ce domaine, principalement dans le secteur des boissons.
J’ai évolué dans la même entreprise et tout était très aligné. J’évoluais correctement et j’ai donc eu une vie salariée très épanouie et très sympa.
Alors qu’est-ce qui t’a amenée à changer de trajectoire ?
En 2020, mon entreprise a été touchée par une fusion, ce qui a bouleversé mon environnement professionnel.
J’ai saisi cette opportunité de partir dans des conditions avantageuses pour prendre le temps de me former en suivant un master de marketing digital. Mon objectif était vraiment d’ajouter une brique à mes compétences et de chercher un job dans ce que je savais déjà faire.
Pendant mes études en marketing digital, j’ai réalisé un mémoire sur les « infopreneurs » (entrepreneurs qui vendent des formations en ligne), ce qui m’a exposé à divers formats d’apprentissage en ligne, y compris sur la photographie.
Je n’avais jamais envisagé la photographie comme un métier, mais j’avais un goût personnel pour la photo. J’ai donc suivi des formations en ligne dans ce contexte.
Qu’est-ce qui te plaisait / plait dans la photographie ?
La photographie a toujours été pour moi bien plus qu’un simple hobby. C’était un moyen de préserver les souvenirs et de capturer l’essence des moments précieux de la vie.
Depuis mon enfance, j’ai été entourée d’albums de famille et j’ai souvent été celle qui capturait les moments spéciaux lors des événements. Cette habitude est devenue une véritable passion. J’ai réalisé l’importance des souvenirs dans nos vies et la valeur émotionnelle des images figées dans le temps.
Par exemple, au lycée, j’étais la copine qui avait toujours un appareil photo à la main et qui prenait les photos de vacances des copains. Ça me tenait très à cœur. C’était drôle d’ailleurs, à l’époque, on utilisait encore de l’argentique. Je prenais des photos, je les faisais développer, ensuite, je faisais un catalogue avec chaque photo pour que mes amis puissent choisir celles qu’ils voulaient !
La photographie en « side project » ?
Au début, tu envisageais donc un master digital. Peux-tu nous expliquer ce qui t’a amenée à évoluer vers cette reconversion pour devenir photographe ?
En effet, au départ, je pensais me tourner vers le digital pour une sorte de réorientation, mais je me suis sentie un peu perdue pendant la formation.
J’avais des questions sans réponse, des idées qui germaient sans savoir comment les concrétiser.
J’ai alors décidé de me faire accompagner pour m’aider à y voir plus clair.
Comment résumerais-tu les questions qui te préoccupaient à ce moment-là ?
Je me demandais :
- si j’étais réellement capable de réaliser ce projet qui me tentait mais me semblait irréaliste,
- comment faire cette transition vers un nouveau métier,
- et quelles étapes suivre.
Quand tu changes de job, il « suffit » d’aller sur LinkedIn, répondre à des annonces et mettre ton CV.
Mais quand tu veux lancer une reconversion, c’est beaucoup moins simple !
J’avais envie de faire un point aussi sur :
- ce que j’aimais / ce qui m’animait
- mes « conditionnements » / mes limitations
Enfin, j’étais curieuse de voir comment s’y prenaient d’autres personnes dans la même situation que moi.
Quelles ont été les conclusions de cet accompagnement ?
As-tu décidé de te lancer tout de suite dans une reconversion comme photographe ?
Non, j’ai même repris une activité salariée.
A la fin de mon master, je me posais beaucoup de questions, je sentais que je n’étais pas prête à me lancer dans une recherche active d’emploi. C’est à ce moment qu’une opportunité s’est présentée : une ancienne collègue m’a contactée pour un poste dans une entreprise de restauration vegan dans laquelle elle était devenue directrice marketing.
Ce poste cochait sur le papier toutes les cases :
- celles de mes compétences antérieures
- celles récemment acquises en marketing digital.
- de plus, il offrait la possibilité d’intégrer la photographie dans mon travail au quotidien, en collaborant avec une community manager sur la création de contenu.
J’ai saisi cette opportunité sans trop me poser de questions, car le projet semblait enthousiasmant à mes yeux, rassurant financièrement aussi à un moment où j’avais des projets d’achat immobilier.
En parallèle, j’ai continué à réaliser des prestations photo sur mon temps libre.
Comment as-tu développé la photographie en mode « side project », projet secondaire, ?
J’ai d’abord utilisé Instagram pour me faire connaître, en partageant mon travail en tant qu’amateur dans un premier temps puis en tant que professionnelle.
Mes premiers clients sont venus principalement par le bouche-à-oreille et les recommandations de mes amis ou de mon entourage. J’ai également proposé des prestations gratuites pour développer mon portfolio.
Quelles étaient tes peurs, tes freins de te lancer à temps plein comme photographe ?
Au départ, je cherchais à créer une activité entre le marketing et la photographie.
Je voulais me « raccrocher » à quelque chose de rassurant pour moi, pour une logique de parcours, pour les autres !
J’avais des craintes quant à l’abandon de mes compétences en marketing digital nouvellement acquises, de « repartir de zéro », de perdre tout ce que j’avais acquis / construit dans ma carrière.
J’avais peur du regard des autres aussi, j’ai mis beaucoup de temps à assumer cette activité au grand jour et à communiquer en tant que photographe sur LinkedIn !
Combien de temps as-tu maintenu les deux activités ?
Environ six mois. Le poste salarié ne correspondait finalement pas tellement à mes attentes. Nous avons donc convenu mutuellement de mettre fin à notre collaboration.
À ce moment-là, j’ai senti que c’était le bon moment (un signe!) pour me consacrer pleinement à la photographie. D’autant plus que nous venions d’obtenir le prêt pour notre maison. Je n’avais donc plus cette contrainte de statut salarié à avoir.
J’ai réalisé par ailleurs que mes compétences étaient transférables
et qu’elles me permettaient de me démarquer en tant que photographe et de me faire connaître !
Je sais par exemple poser les bonnes questions pour mes clients professionnels pour les aider à réfléchir à leur image, cela permet de bien préparer leur shooting pour qu’ils montrent leur singularité. J’ai des connaissances sur toute la partie personal branding, story telling qui sont clés pour mon métier.
Ça m’a aidé à oser !
J’ai partagé dans un article mon point de vue sur le side project, je trouve qu’il faut faire attention à ne pas s’y enfermer, ne pas y rester trop longtemps. As-tu un avis, des conseils sur le fait de développer son projet en parallèle d’un emploi salarié ?
De mon expérience personnelle, il est difficile de maintenir un équilibre entre deux emplois.
Il y a toujours un risque d’épuisement, que ce soit en termes de temps ou mentalement. Et souvent, on se retrouve limité dans le temps à consacrer à son side project. On se sent frustré de ne pas pouvoir le développer aussi vite que l’on le souhaiterait.
Je pense qu’il est crucial de se fixer des objectifs clairs et de savoir quand passer à temps plein dans la photographie. Parfois, la sécurité financière du chômage peut servir de filet de sécurité et de tremplin, mais ça ne doit pas être un frein ou une excuse pour ne pas avancer dans son projet. La deadline de fin de droits au chômage peut être une grosse source de stress et de blocage.
Devenir photographe, les clés d’une reconversion réussie
Nous en avons parlé avec les compétences transférables, tu avais des connaissances en marketing qui t’ont été utiles pour te lancer. As tu suivi des formations malgré tout autour des deux facettes du métier (technique et entrepreneuriat) ?
Je viens du marketing, mais je déteste la vente donc j’avais quand même du travail !
Sur la partie métier et technique, j’ai suivi des cours spécialisés dans divers aspects de la photographie via Empara, un site de formations en ligne spécialisé dans la photographie.
Sur la partie entrepreneuriat, j’ai suivi une formation de création d’entreprise reprenant des aspects « pratico pratique », juridique, mais aussi sur la manière de se positionner, créer son offre, trouver ses premiers clients, ce qui est clé évidemment !
Quels conseils donnerais-tu à des personnes qui se lancent ?
Le conseil que je donne beaucoup aux jeunes photographes : s’entourer de photographes ! Participer à des shootings d’inspiration avec d’autres photographes, ne pas avoir peur de son manque de légitimité, oser y aller, cela est vraiment très formateur et créer un gros réseau de soutien par la suite.
Par ailleurs, on parlait tout à l’heure du regard des autres, mon conseil : ne pas forcément parler de son projet à tout le monde !
Mieux vaut s’entourer d’entrepreneur(e)s qui passent par les mêmes étapes et questionnements que de tenter d’en parler à ses proches lors du repas de Noël, qui ne sont pas toujours en capacité de comprendre ce que l’on traverse.
Et quels seraient tes conseils pour développer sa visibilité, sa notoriété ?
Les réseaux sociaux sont un incontournable. Je conseillerais surtout de choisir le réseau que l’on préfère ou sur lequel on prend du plaisir à communiquer. En ce qui concerne la photographie, Instagram est un must have pour moi.
J’ai également intégré des réseaux professionnels : associations d’entrepreneuses et un club d’affaires.
Travailler son site internet est aussi primordial. Je ne suis pas un exemple en la matière en ce qui concerne ma stratégie de référencement, mais mon site existe et est une bonne vitrine !
Enfin, soigner son expérience client est primordial. C’est ce qui fera que les gens vous recommandent !
Et ma question classique de la fin : et si c’était à refaire ?
Je suis persuadée que les choses n’arrivent pas par hasard, donc je referai les mêmes choses, dans le même ordre !
Pour aller plus loin
Merci encore Anne-Elisabeth,
vous pouvez la retrouver :
Pour aller plus loin sur les thèmes abordés avec Anne-Elisabeth :
- pour la question de l’entourage : un article pour vous aider si ce sujet vous turlupine !
- Anne-Elisabeth soulève un des points clés dans une reconversion : on ne sait pas comment s’y prendre, par quoi commencer, comment ça marche.
Je vous propose pour vous sentir un peu moins perdu de suivre 3 étapes qui sont celles de mes accompagnements et que je vous partage dans cet article : les 3 étapes d’une reconversion réussie
- et Anne-Elisabeth partage aussi un point clé : on ne part jamais de zéro ! Les compétences, les intérêts sont transférables ! Si vous voulez aujourd’hui faire le point sur vos compétences / appétences, centres d’intérets, … Je vous propose de commencer par ce GUIDE OFFERT :
Le programme TROUVER SA VOIE pour sortir de là
Si vous sentez, comme cela a été le cas pour Anne-Elisabeth (et pour moi !), qu’un accompagnement est nécessaire pour :
- aller plus loin dans le démêlage,
- de valider que ce projet est le bon
- dépasser vos peurs et idées recues
c’est ce que nous faisons dans le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure ! (CPF possible)