Dans les témoignages de reconversion, je reçois cette semaine Pauline qui a entamé une reconversion de sage-femme l’année dernière après une carrière en marketing.
Pauline va nous raconter ce qui l’a amenée à quitter le monde du marketing beauté, comment elle a choisi le métier de sage-femme et nous parler aussi de la reprise d’études de sage-femme en reconversion quand on a déjà une famille !
C’est parti !
Pourquoi quitter le marketing pour se reconvertir en sage-femme ?
Le choix des études post-bac : pour partir vivre sa vie !
Bonjour Pauline, alors pour commencer par le commencement pouvez-vous nous parler de votre parcours en marketing? Est ce que c’était un choix, un rêve?
En fait, si je reprends vraiment l’origine, j’ai toujours voulu être sage-femme. Mais il se trouve que j’ai toute ma famille dans le monde médical et à 17 ans quand j’ai eu mon bac en province, j’avais surtout envie de partir de chez moi !
Et mon papa est prof à la fac de médecine de Limoges où j’habitais, ça aurait été très compliqué pour moi de faire comprendre à mes parents que j’avais envie de faire médecine pour faire sage-femme, mais que je voulais le faire ailleurs !
Du coup vous avez décidé de ne pas faire sage-femme pour pouvoir avoir un peu d’indépendance !
Exactement, et au final, peut être que ce n’est pas plus mal d’aller voir un peu ailleurs et de découvrir le vaste monde ! Donc j’ai choisi Sciences-Po et c’était vraiment un choix : c’était le choix d’avoir le choix, de ne pas s’enfermer dans une voie trop jeune.
Je suis rentrée à Sciences-Po en me disant que j’allais faire une carrière diplomatique et puis j’ai terminé en Master finances pour faire du marketing !
Pourquoi le choix du marketing ?
J’ai testé la banque et là clairement, j’ai su que ce n’était pas du tout ce que je ferais de ma vie.
Ce qui m’a plu dans le marketing, c’était surtout le côté humain, on va dire le côté relationnel, un peu chef d’orchestre, la pluridisciplinarité.
C’est vraiment ça qui m’a intéressée parce que j’étais très curieuse de plein de choses : des process industriels, de développement produits, un peu technique, un peu scientifique.
Pour autant, j’ai toujours su que je ne ferais pas ça toute ma vie et c’est quelque chose qui s’est accentué au fil des années.
Alors justement qu’est ce qui fait qu’à un moment le projet de sage-femme est réapparu ?
Des événements dans ma vie personnelle m’ont amenée à prendre du recul sur beaucoup de choses, et sur le sens de mon métier en particulier.
Je tentais de changer d’entreprise pour reprendre de l’intérêt mais je voyais que le temps « de lassitude » se raccourcissait !
J’ai fait 5 ans, puis trois ans, puis à un moment ce n’est que reculer pour mieux sauter, on remet une pièce dans le jukebox pour que ça reparte mais ça repart moins longtemps !
Ah oui ca me parle beaucoup ! J’ai tenté ça aussi et c’est très humain aussi de se dire que peut-être dans une autre entreprise, dans un autre secteur, avec un autre chef… Et c’est normal de commencer par ça aussi !
Oui, mais on va pouvoir continuer comme çaune fois, deux fois… Et sur le dernier changement, sur le plan humain, ça a été une catastrophe absolue. Et c’est là où je me suis vraiment rendue compte qu’il était temps d’arrêter de se cacher derrière des fausses excuses, derrière la peur en fait.
La transition vers une reconversion au métier de sage-femme
Quelles étaient vos peurs à ce moment-là ?
Au final, dans ma reconversion, ce qui me faisait peur c’est le côté « mariée, j’ai deux enfants, j’ai un crédit, des factures à payer », des angoisses de mère de famille, entre guillemets.
Quand on est un petit peu installée dans une vie où, quand même tout va bien, c’est difficile de se dire
« OK, je vais prendre une décision qui va potentiellement bouleverser tout ça ».
Mais après la décision s’est imposée à moi.
C’est effectivement compliqué de quitter ce monde qu’on connaît, qu’est-ce qui vous a fait sauter le pas finalement ?
La décision s’est imposée à moi « à la faveur » d’un mini burn-out qui a amené à une séparation avec l’entreprise dans laquelle j’étais.
Ça a achevé de me dégoûter complètement du métier, de cette espèce d’entre soi un peu malsain, avec des gens qui ne correspondaient plus aux valeurs que j’essayais, moi, de transmettre à mes équipes ou en tout cas, qui affichaient ça avec une certaine façade et dont les actes étaient en complète opposition avec les paroles.
Je me suis dit ce n’est plus possible, il me reste 30 ans à bosser, je ne vais pas pouvoir tenir.
Alors on s’est posé un petit peu avec mon mari et il m’a dit « depuis qu’on se connaît tu me dis que tu aurais voulu être sage-femme, maintenant tu fonces ! ».
C’était important le soutien de votre mari à ce moment-là ?
Oui, c’est primordial à mon sens quand on est en couple, on ne peut pas faire seul si on n’est pas soutenu parce que parce que c’est quand même reprendre 4 ans d’études avec la passerelle des études et c’est aussi un changement financier. Sans le soutien de mon mari et de ma famille, rien de tout cela n’aurait été possible.
Comment s’est passé concrètement le départ entre cette discussion et la prise de décision ?
Ca a été très rapide.
En une semaine, j’ai dit OK, j’arrête là. Je me souviens de cette conversation avec mon mari le samedi soir, et dès le lendemain, j’ai commencé à organiser des stages d’observation.
On était mi-décembre, je savais que les dossiers devaient se rendre mi-mars, donc j’avais trois mois pour faire des stages d’observation. Les stages en libéral, ça a été relativement facile à trouver. Après, je voulais absolument faire un stage en hospitalier parce que si je m’étais évanouie en salle d’accouchement, c’était quand même un problème !
Donc, je pense que les stages, c’est fondamental pour donner de la crédibilité au dossier parce qu’on est assez nombreux à présenter la passerelle.
La reprise d’études pour reconversion sage-femme
L’organisation des études de sage-femme lors d’une reconversion
Une fois la décision prise, il y a donc une passerelle pour les reprises d’études quand on veut se reconvertir comme sage-femme. Quel est le fonctionnement ?
La passerelle est ouverte à tous les titulaires d’un master ou aux professionnels de santé paramédicaux qui ont déjà exercé au moins 2 ans, aux ingénieurs, aux titulaires d’un doctorat…
Cela donne droit à un accès en 2ème année directement sur dossier d’admission, ce qui évite la 1ère année de médecine !
Mais on a un nombre limité de dépôt de dossiers (pour moi ce n’était possible que 2 fois).
C’est déjà un gros avantage effectivement de ne pas faire la 1ère année de médecine qui est maintenant l’année « d’orientation » de beaucoup de profession médicale.
Il reste tout de même le dossier, en quoi cela consiste et comment l’avez-vous préparé ?
Il s’agit d’un CV, une lettre de motivation. Et puis, après un oral d’admissibilité mais qui n’a pas eu lieu pour moi à cause du Covid.
C’est quand même différents des lettres de motivation qu’on a pu faire dans sa vie professionnelle d’avant !
On est quand même loin des clichés, de la lettre de motivation un peu toute faite qu’on peut faire « d’habitude ».
Ce sont des choses plus personnelles, plus profondes, plus motivées, plus argumentées, plus réelles.
Avec donc un dossier motivé et des stages, vous avez été acceptée ! Comment se passe l’organisation des études entre cours et stage ?
Sur cette 1ère année ce sont surtout des cours et 12 semaines de stages puis 22 semaines de stage en 2ème année pour finir avec uniquement 8 semaines de cours cette fois ci sur la dernière année
Pour cette 1ère année, il s’agit donc essentiellement de cours, c’est l’année la plus dense en termes d’enseignement théorique.
C’était l’année qui me faisait le plus peur parce que c’était l’année de la reprise.
On ne sait jamais comment va fonctionner notre cerveau après toutes ces années de tableur Excel et de présentations PowerPoint !
Et finalement ca se passe très bien et je suis rassurée !
C’est souvent une peur effectivement : est-ce que je sais encore apprendre ? Quels conseils, retours pouvez-vous faire sur ce sujet ?
Pour moi, c’est important d’aller en cours. J’apprends beaucoup mieux quand je suis en face de quelqu’un qui délivre les cours, que je peux lui poser des questions.
Pour le volume horaire, c’était environ 9h-17h, pas forcément tous les jours et tout le temps, mais en moyenne donc il est compliqué avec des enfants de faire autre chose à côté à mon sens.
Vous avez 2 enfants de 6 et 3 ans et vous attendez un 3ème, vous avez pu continuer à vous en occuper comme vous le souhaitiez ?
J’ai toute ma famille dans le milieu médical, donc j’ai toujours entendu un peu parler médecine à la maison, et j’ai toujours lu sur ces sujets donc je ne me suis jamais sentie perdue.
Notamment j’avais peur d’un décalage avec mes camarades qui avaient fait la première année de médecine et pas du tout parce qu’on revoit tout et surtout parce que je n’ai pas du tout la même méthode de travail que mes camarades et je vais beaucoup plus à l’essentiel. Et plutôt que d’apprendre, j’essaie de comprendre.
J’avais pu observer ça aussi lorsque j’ai repris mes études, le fait d’avoir travaillé apporte autre chose, une prise de recul, une efficacité.
Oui et l’école s’est positionnée très clairement sur un enseignement qui se base sur les cas cliniques et pas des questions de cours pures. Il faut bien sûr connaitre ses cours pour pouvoir répondre, mais il faut surtout avoir du recul, une vue globale. Et je me suis rendue compte que c’était plus facile pour moi.
Et donc je n’ai pas du tout l’impression d’être desservie parce que je travaille différemment, parce que j’arrive très bien à trier « l’utile de l’accessoire ».
Donc je dirais pas d’inquiétude quant à la reprise d’études.
L’expérience paie en ayant d’autres capacités finalement.
Oui et pour la pratique aussi.
On entend beaucoup de choses sur les difficultés des stages et moi, je touche du bois, mais je n’ai eu aucun problème.
J’ai 34 ans, donc forcément, je ne me positionne pas et on ne me positionne pas comme les toutes jeunes étudiantes et c’est donc pour cela aussi plus facile pour moi (même si ça ne veut pas dire que je n’aurais jamais de problème bien sûr).
Et même d’ailleurs pour les situations auxquelles peuvent être confrontées des sages-femmes
Oui, absolument. J’ai beaucoup d’admiration pour mes camarades de promotion, parce qu’elles sont toutes jeunes. Elles s’engagent dans des études difficiles sur le plan technique, mais aussi sur le plan humain et émotionnel. On entend souvent « vous faîtes le plus beau métier du monde », mais ça peut aussi être le pire quand ça ne se passe pas comme ça doit se passer.
Humainement, c’est un métier pour lequel il faut quand même avoir les épaules. C’est pour ça que j’ai beaucoup de respect pour elles, mais qu’avoir quelques années de plus peut aussi aider.
Sur un aspect un peu plus terre à terre, concrètement, vous avez demandé une rupture conventionnelle, vous avez donc droit au chômage. Avez-vous d’autres aides ?
Non, je touche Pôle emploi et pour eux, je suis inscrite en formation, donc ça me permet un petit aménagement et je n’ai pas de RDV avec eux.
Ensuite, je devrais avoir le droit au revenu de fin de formation RFF (autour de 600 euros par mois) quand les droits au chômage seront terminés.
Il faut savoir qu’en plus, quand on est en reconversion les études sont payantes (autour de 7000€ par an à Paris). Il y a malgré tout un aspect financier quand même à ne pas négliger dans la préparation de la reconversion.
Et les stages qui sont donc plus nombreux surtout dans les 2 dernières années sont-ils rémunérés ?
En quatrième et en cinquième année, on devient, en tout cas à Paris, salarié de l’APHP et donc qu’on a un salaire mais de 100 euros par mois en quatrième année et 200 euros par mois en cinquième année.
Ah oui, pas vraiment un salaire donc …
Non. De toute façon, il ne faut pas se reconvertir dans la profession de sage-femme pour l’argent !
Le plus beau métier du monde : pourquoi se reconvertir comme sage-femme ?
Pourquoi ce choix du métier de sage-femme depuis le début justement ?
Le mélange du côté humain et technique. Et l’autonomie, la sage-femme est responsable seule de 80% des accouchements qui se passent « normalement ».
On assure le suivi des femmes de la puberté à la ménopause, pour simplifier, et pas uniquement lors de la grossesse. C’est un métier essentiel, de premier recours pour la santé des femmes, non seulement sur le plan « physique » mais aussi souvent sur le plan émotionnel. On est en fait à mi-chemin entre le médecin et le psy des femmes.
On dit souvent donc que c’est le « plus beau métier du monde » mais on voit aussi beaucoup de sage-femme en grève, quelles sont les difficultés du métier selon vous ?
J’ai beaucoup de mal avec ce type de phrases toutes faites, « le plus beau métier du monde », « la vocation », tout ça c’est bien beau mais ça ne paie pas les factures et surtout cela ne valorise pas à sa juste valeur notre profession, qui est une des 3 professions médicales en France aux côté des médecins et des dentistes. Je disais qu’on ne fait pas ce métier pour l’argent mais c’est vraiment le cas. On a des salaires de 1700€, moins que certaines infirmières (pour lesquelles j’ai par ailleurs le plus grand respect), pour une profession qui a le droit de prescription et une responsabilité pénale comme les médecins.
Il ne faut pas s’étonner que les hôpitaux aient du mal à recruter dans des conditions aussi catastrophiques.
Vous savez déjà si vous souhaiterez être en hôpital ou en libéral ?
Non, c’est encore un peu tôt pour le savoir. Je n’ai pas encore fait de stage en libéral, même si j’ai fait des stages d’observation avant de me lancer quand même. Je sais que c’est une pratique qui me plaira pour le suivi global et l’accompagnement des patientes, mais à l’hôpital on est là pour les femmes dans un moment crucial de leur vie, c’est un peu « le cœur du réacteur ».
Et pour le moment je le fais en stage dans de très bonnes conditions puisqu’on a des plannings d’étudiants fixes avec du repos… Je ne subis pas la pénurie de personnel. Donc on verra plus tard !
Pour vous, quelles qualités, quelles compétences sont clés pour exercer ce métier ?
L’empathie clairement, je pense que c’est un métier qu’on ne peut pas faire si on n’aime pas les gens. Si on n’a pas envie d’écouter, d’aider, et d’être là pour les gens, clairement, il faut passer son chemin. C’est un peu le problème de cette profession qui est pressurisée de tout côté, c’est difficile pour certaines de continuer à garder le même niveau d’investissement humain, et je le comprends parfaitement.
Et une certaine résilience, je dirais en tout cas être solide parce qu’on est amené à voir des choses qui sont magnifiques, mais qui sont parfois aussi extrêmement difficiles. Si on n’a pas un environnement familial sain, stable, ça peut être compliqué.
Qu’est-ce que vous avez préféré jusqu’ici et qu’est ce qui vous semble le plus difficile ?
Ah, ce que j’ai préféré, ce sont clairement les stages. Parce que c’est là qu’on apprend le plus vite.
Et le plus difficile la reprise d’études. L’avantage quand on travaille, c’est qu’en général, quand on rentre chez soi, on a fini sa journée. Là il a fallu se remettre un peu dans un monde où il fallait bosser le weekend et le soir, mes filles avaient parfois du mal à le comprendre.
Mais franchement je ne sors pas épuisée, rincée, de cette année, même en étant très enceinte !
Et alors vous êtes un cas un peu à part d’avoir choisi une voie que vous aviez en tête depuis le début, vous referiez pareil ou vous iriez tout de suite faire les études de sage-femme ?!
Je ne crois pas au hasard.
Si je l’avais fait en sortie d’école, je l’aurais probablement pas fait pareil.
Quand je vois l’état de la profession, quand j’échange avec certaines collègues, quand je vois le niveau de frustration et de difficulté de certaines, je sais que j’aborde ce métier différemment parce que je sais que l’herbe n’est plus verte ailleurs !
Aujourd’hui, je sais pourquoi je fais ça et je sais que je le fais pour les bonnes raisons, ce qui n’aurait pas forcément été le cas si je l’avais fait directement en sortie d’école.
Donc non, je ne regrette rien de mon parcours, de tout ce que j’ai pu faire et tous les gens que j’ai pu rencontrer. Je ne renie absolument pas mon parcours et il m’a forcément servie et construite quelque part aussi.
J’ai l’impression d’avoir réussi à rester fidèle à ce que je suis, à mes convictions, à peu près dans tout ce que j’ai fait, ce qui pour moi, est quelque chose d’assez important. Et c’est justement parce que j’étais arrivée au bout de ce que je finissais par considérer comme une mascarade que j’ai pris cette décision d’arrêter tout et de faire complètement autre chose qui était beaucoup plus en adéquation avec mes valeurs.
Donc non. Si c’était à refaire, je pense que je ne changerais rien.
Alors : envie d’oser le CHANGEMENT ?!
Je remercie Pauline pour ce témoignage et je partage à 200% sa vision.
Beaucoup de gens me disent « ah si j’avais » mais je trouve qu’on devrait « interdire » cette phrase parce que :
- on ne repart pas de zéro, notre parcours est une base sur laquelle on va s’appuyer, se construire.
- il est intéressant dans une entreprise, dans le monde, d’avoir des personnes avec des parcours différents et que tous les reconvertis du monde apportent cette diversité 🙂
- on ne doit pas « faire le deuil » de sa vie professionnelle passée mais venir ajouter une nouvelle histoire en plus, qui fera notre richesse, notre unicité.
Et savoir, comme le dit si bien Pauline :
- que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs,
- et pourquoi un projet est le bon et vous tient aux tripes
vous permet d’être beaucoup mieux dans votre vie.
Pauline fait partie des « chanceux » qui ont une envie forte présente depuis longtemps.
Et vous vous êtes peut-être dit à la lecture de son parcours « oui mais moi j’hésite, est-ce que c’est vraiment sage-femme, j’ai d’autres idées ! » :
- Je vous propose de commencer par le guide OFFERT qui vous partage ma méthode des 3 curseurs pour mieux vous connaitre et ensuite mieux comprendre quel métier est fait pour vous :
Si vous sentez que vous avez besoin
- d’aller plus loin dans le démêlage,
- de valider que ce projet est le bon
- que vous aimeriez qu’on travaille dans le détail la lettre de motivation ou l’oral pour le dossier PASSERELLE
c’est ce que nous faisons dans le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure !
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