Je continue mes témoignages de reconversion avec Alexandra qui, comme d’autres avant elle, a quitté l’éducation nationale. Si elle a adoré sa carrière, elle a en effet ressenti le besoin de changement.
Elle a alors lancé une reconversion pour devenir coach scolaire et elle partage son parcours de reconversion dans cette interview que vous pouvez aussi écouter (la version podcast est plus complète !) sur le Podcast.
Ce témoignage de reconversion est à écouter ou lire si vous vous demandez :
- Comment devenir coach scolaire ?
- Quelles compétences sont nécessaires pour être coach scolaire ?
- Quelle formation choisir pour devenir coach scolaire ?
- Peut-on vivre de ce métier ?
- Quels sont les avantages et défis du métier de coach scolaire ?
Ecoutez le témoignage de reconversion d’Alexandra en version intégrale dans le podcast !
Choisir le coaching scolaire comme nouvelle voie
Alexandra, merci d’avoir accepté cette interview.
Pour commencer, pourrais-tu nous raconter ton premier parcours professionnel et ce qui t’a menée à changer de voie ?
Merci beaucoup, je suis ravie de participer. Alors, je suis devenue prof très jeune. J’étais en Master 1 quand j’ai commencé comme maître auxiliaire.
Ça a été une révélation : j’adorais l’école, et enseigner m’est venu naturellement. J’ai obtenu mon CAPES à 23 ans, et pendant 22 ans, j’ai été professeure de sciences économiques et sociales (SES).
En tant que prof de SES, j’étais rapidement nommée professeur principal des grandes classes.
Cela m’a plongée très tôt dans l’accompagnement à l’orientation, une responsabilité qui m’a passionnée. En plus d’enseigner, je guidais les élèves dans leurs choix post-bac.
Mais après 20 ans, malgré mon amour pour la salle de classe et les échanges avec mes élèves, j’ai commencé à me poser des questions. J’avais atteint les échelons maximums dans ma carrière et les perspectives de progression étaient limitées. J’avais aussi ce sentiment d’étouffer dans un cadre rigide où il était difficile d’innover.
Tu semblais très investie en tant que professeure. Qu’est-ce qui a déclenché ton envie de changer ?
J’ai eu la chance de rencontrer mon mari, un entrepreneur qui a tout de suite vu mon potentiel. Il m’a dit : « Tu as une fibre entrepreneuriale. Lance-toi, et si on doit manger des patates pendant un an, ce n’est pas grave. » Ces mots ont été un déclic.
À ce moment-là, je m’occupais d’un pôle prépa dans mon lycée et je voyais que j’aimais créer et structurer des projets. J’ai décidé de me mettre en disponibilité. En tant que prof, c’est une option précieuse : je ne quittais pas tout, mais j’avais la possibilité d’essayer autre chose.
Tu savais immédiatement ce que tu voulais faire en quittant l’éducation nationale ?
Oui, c’était assez clair.
Grâce à mon expérience en orientation, je savais que je pouvais apporter une vraie valeur dans ce domaine. Mais changer de métier n’a pas été facile : quitter l’éducation nationale, c’est perdre son concours et recommencer à zéro si on veut revenir.
Je voulais aussi changer de posture. Professeure, on enseigne, on transmet des connaissances. Le coaching demande une posture différente : on accompagne sans imposer. Pour être à l’aise avec ce nouveau rôle, j’ai suivi une formation de coach spécialisée dans l’accompagnement des jeunes.
Comment devenir coach scolaire ?
Concrètement comment as-tu géré la transition entre ton métier de professeure et celui de coach scolaire ?
J’ai tout fait en parallèle. Pendant un an, je travaillais à mi-temps comme professeure, je suivais ma formation pendant les vacances scolaires, et je commençais à proposer des bilans d’orientation. Cela m’a permis de tester cette nouvelle activité sans prendre trop de risques.
Petit à petit, j’ai construit une clientèle.
À la fin de l’année scolaire, j’étais prête : j’ai demandé ma disponibilité et créé ma microentreprise.
Passer du statut de fonctionnaire à celui d’entrepreneure, c’est un grand saut. Comment t’y es-tu préparée ?
Effectivement, c’est un grand changement. Heureusement, j’étais très soutenue par mon mari, qui m’a beaucoup accompagnée. On se fixait des rendez-vous réguliers pour planifier les étapes de mon lancement.
J’ai passé des mois à travailler sur mon site internet et mon identité visuelle. Dès le début, j’ai eu quelques clients, ce qui m’a donné confiance. Très vite, la demande a augmenté : au bout de six mois, j’avais des clients tous les jours, et après un an, je ne pouvais presque plus accepter de nouvelles demandes.
LES 1ERS CLIENTS
Comment as-tu trouvé tes premiers clients ? Beaucoup pourraient croire que c’était simple pour toi, avec ton passé de prof. Mais ce n’est pas si évident. Peux-tu partager ce que tu as concrètement fait pour bâtir ta clientèle ?
Non, ce n’était pas simple, et d’ailleurs, je n’ai pas voulu aller chercher mes premiers clients parmi ceux de mon établissement scolaire. Je tenais à une séparation nette. Au départ, j’ai beaucoup parlé de ce que je faisais. C’est une clé que je recommande systématiquement : ne pas hésiter à raconter son activité.
J’ai commencé avec les enfants de mes amis. Cela m’a permis de mettre un pied dans le métier, et ensuite, ça a enclenché un bouche-à-oreille très puissant, qui représente aujourd’hui 80 % de ma clientèle.
Le bouche-à-oreille peut être un levier très fort, mais il ne fonctionne pas pour tous les métiers. Et dans ceux où ça marche, il y a des enjeux : ça peut jouer à double tranchant, non ?
Oui, c’est vrai. Le bouche-à-oreille, c’est formidable, mais seulement si tu fais bien ton travail. Si ce n’est pas le cas, cela peut se retourner contre toi très rapidement. Dans mon métier, qui touche à l’orientation des jeunes, la satisfaction des familles est cruciale. Si une famille est déçue, c’est toute une communauté qui pourrait décider de ne plus te faire confiance.
Mais quand tu fais bien ton travail, le bouche-à-oreille est comme une boule de neige qui dévale une montagne. Elle commence petite et grossit au fur et à mesure.
Cela nécessite de bichonner ses clients. Par exemple, je réponds rapidement aux messages, même le week-end. Si une famille hésite ou a des questions après un bilan, elle sait qu’elle peut compter sur moi. Cette disponibilité crée un lien de confiance qui pousse les gens à parler de moi autour d’eux.
Le bouche-à-oreille fonctionne si tu travailles bien, mais aussi si tu l’enclenches pour que la boule de neige prenne ! Je t’ai découverte sur LinkedIn, tu as parlé d’un site, etc. Qu’as-tu fait pour enclencher ce bouche-à -oreille ?
Exactement. Dans mon métier, ce sont les parents qui décident de faire appel à mes services. Ce sont eux qui me contactent et me confient leur enfant. C’est pour ça que je cible beaucoup LinkedIn. Ce réseau me permet d’atteindre directement des adultes en situation parentale.
Un site internet professionnel et bien pensé est indispensable. Même si je ne dépense rien en référencement payant, j’ai toujours actualisé mon site pour qu’il reste vivant et attrayant. Les parents qui entendent parler de moi lors d’une conversation veulent en savoir plus. Ils vont chercher mon site et, s’ils trouvent un contenu clair, joli et rassurant, cela les conforte dans leur choix.
J’ai aussi créé une chaîne YouTube avec des vidéos de présentation. C’est un excellent moyen de créer une proximité. Beaucoup de clients me disent qu’ils ont décidé de travailler avec moi après avoir vu ces vidéos. Certes, c’est chronophage et je ne peux pas tout faire, mais ces outils m’ont aidée à construire ma légitimité.
Comment as-tu construit tes premières offres ? Est-ce que cela a été un processus structuré ou plus improvisé ?
Au départ, j’ai suivi une formation qui m’a donné des outils précieux.
J’ai lancé une première offre axée sur le bilan d’orientation : le jeune arrive en disant qu’il ne sait pas quoi faire, et on travaille ensemble pour clarifier ses aspirations. Cependant, j’ai rapidement dû m’adapter. Par exemple, mes premières séances étaient trop longues pour maintenir leur attention. J’ai affiné ma méthode au fil des retours.
L’avantage d’être entrepreneure, c’est cette liberté d’innover. Les demandes spécifiques des familles ont enrichi mon offre. Une fois, un parent m’a demandé de les aider pour Parcoursup. Je me suis dit : pourquoi pas ? Puis, d’autres m’ont sollicité pour préparer des entretiens. Petit à petit, j’ai ajouté de nouvelles prestations.
Tu n’as jamais eu peur de te tromper ?
Si, bien sûr ! J’ai tenté des services comme la méthodologie scolaire, mais je ne m’y suis pas retrouvée. Je préfère m’investir là où je me sens compétente. Chaque rencontre a guidé l’évolution de mon activité.
QUELLE FORMATION POUR DEVENIR COACH SCOLAIRE – CONSEILLER d’ORIENTATION ?
Comment as-tu franchi le pas pour former d’autres coaches scolaires ?
Au bout de deux ans et demi, j’étais débordée. Les délais pour obtenir un rendez-vous avec moi atteignaient deux mois.
J’ai dû prendre une décision : stagner ou m’entourer. J’ai recruté deux collaboratrices et les ai formées à ma méthode. Cela a été un déclic : partager mes connaissances m’a enthousiasmée.
Plus tard, des professionnels intéressés par mon métier m’ont demandé de les former. J’ai donc structuré une formation pour devenir conseiller d’orientation. Lors de cette première session, un participant m’a suggéré une formation dédiée aux filières post-bac. Encore une fois, j’ai saisi l’opportunité. Aujourd’hui, je propose deux sessions de formation annuelles, avec une certification Qualiopi pour garantir leur sérieux.
Qui sont les personnes qui suivent tes formations ? Faut-il obligatoirement être enseignant comme le « craignent » certaines des personnes que j’accompagne ?
Pas du tout ! Certes, beaucoup de profs, y compris des instituteurs, s’y intéressent.
Mais j’ai aussi des anciens RH, des psychologues ou des coachs professionnels qui souhaitent accompagner les jeunes.
Chaque profil a ses forces : les profs connaissent le système scolaire, tandis qu’une personne venant du monde de l’entreprise pourra s’appuyer sur cette connaissance. Elles iront se former ensuite sur ce qu’elles connaissent moins en s’appuyant donc sur leurs connaissances de base.
Par exemple, un coach expérimenté devra se familiariser avec les filières post-bac. Un enseignant, lui, devra adopter une posture de coach. Dans mes formations, j’insiste sur l’importance d’un travail approfondi pour palier les lacunes de chacun.
Je conseille souvent de faire une formation spécifique, pas forcément de coaching généraliste. Que contient ta formation justement ?
Je me concentre sur l’essentiel. Pas besoin de diplômes longs et généralistes effectivement pour commencer dans le coaching scolaire.
Ma formation couvre par exemple le fonctionnement du système scolaire, les étapes d’un bilan d’orientation et notamment la relation, et des outils concrets adaptés aux jeunes. Je partage ma méthode, mais surtout ma philosophie : écouter, dialoguer, et inclure les parents dans la démarche.
Les participants repartent avec des outils qu’ils peuvent personnaliser. J’insiste également sur la relation tripartite entre le coach, l’élève et ses parents, un élément clé qui différencie le coaching scolaire du coaching adulte. L’implication des parents est cruciale, mais doit se faire à une juste distance. Les parents ne doivent pas envahir l’enfant. Trouver cette bonne distance, ce n’est pas toujours simple
Le métier de coach scolaire
Qu’est-ce que tu trouves le plus chouette dans ton métier ? Et le plus difficile ?
Ce que je préfère, c’est la relation de confiance que je développe avec les familles. Recevoir des remerciements sincères, comme :
« Merci Alexandra, grâce à vous, on a retrouvé le sommeil »,
est incroyablement valorisant. Les parents sont souvent anxieux à propos de l’orientation de leurs enfants, et les aider à trouver des solutions bienveillantes, adaptées à l’enfant et aux contraintes familiales, c’est une vraie récompense.
En tant qu’enseignante, je ne ressentais pas toujours cette reconnaissance. Si mes élèves étaient souvent très chaleureux, ce n’était pas le cas de la direction. Aujourd’hui, les retours positifs et le bouche-à-oreille sont des preuves concrètes de mon impact.
Ce qui est moins chouette, c’est la charge de travail. Je travaille 60 heures par semaine, parfois jusqu’à 19h30 ou même le samedi. Si j’aime profondément ce que je fais, cela complique ma vie de famille. Apprendre à dire non et à poser des limites reste un défi.
Comment réussir sa reconversion en coaching scolaire ?
Tu as aujourd’hui trop de clients, félicitations ! Tu disais que le marché se développe mais quelles sont pour toi les clés de succès dans ce métier pour en vivre ?
Pour moi, la réussite tient beaucoup au tempérament entrepreneurial.
Les personnes qui refusent de se mettre en avant, de communiquer, ou qui espèrent qu’un savoir-faire seul suffira, échouent souvent.
Être coach, c’est aussi être entrepreneur, c’est une double casquette. Il faut aimer apprendre, se former et oser se montrer.
Je me souviens qu’après ma première journée de formation, j’étais dépitée : la formatrice nous avait dit qu’on n’en vivrait jamais.
Heureusement, mon mari, qui est entrepreneur, m’a encouragée à persévérer. « Tu vas y arriver, parce que tu aimes ça. » Il avait raison. Mais il faut être prêt à investir : un bon logiciel de compta, des outils professionnels… ça donne une image sérieuse et ça simplifie la vie.
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui hésitent à se lancer ?
Apprenez à déléguer ce que vous n’aimez pas faire. Par exemple, j’ai rapidement confié les tâches administratives pour me concentrer sur ce que j’aime : accompagner les familles et développer des solutions.
Si vous sentez que la fibre entrepreneuriale vous manque, entourez-vous. Prenez un coach, formez-vous, échangez avec d’autres entrepreneurs. Et surtout, ne bricolez pas. Une entreprise sérieuse demande des investissements, même modestes, pour avoir une base solide.
Et ma question fétiche, « et si c’était à refaire » ?
Je referais tout, mais plus vite et en évitant certaines erreurs.
Par peur de ne pas gagner ma vie, j’ai un peu bricolé au début. Aujourd’hui, avec le recul, je sais que j’aurais dû anticiper davantage, par exemple en construisant une équipe plus tôt.
Si c’était à refaire, j’essaierais de me dire: N’aie pas peur, fais-toi confiance ! Écoute-toi, vas-y, fonce.
Mais malgré les défis, je suis fière de ce que j’ai accompli et de la personne que je suis devenue.
Trouver l’équilibre pour réussir sa reconversion
Je remercie encore Alexandra, que vous pouvez retrouver
sur son site internet Un temps pour réussir
ou sur LinkedIn.
FAQ – Devenir Coach Scolaire
1. Qu’est-ce qu’un coach scolaire ?
Un coach scolaire accompagne les jeunes dans leurs choix d’orientation, leur motivation et leur méthodologie de travail, en collaboration avec leurs parents.
2. Quelles compétences sont nécessaires ?
Des qualités d’écoute, une posture bienveillante, des connaissances sur le système éducatif et une capacité à structurer des bilans d’orientation.
En reconversion, vous ne repartez jamais de zéro.
Quelle que soit votre formation initiale, vous disposez déjà d’atouts :
- Par exemple, si vous êtes professeur, vous connaissez bien le milieu scolaire.
- Si vous êtes coach, vous avez acquis une posture d’accompagnement.
- Si vous venez du monde professionnel, vous comprenez les enjeux de « la vraie vie ».
Chaque parcours a ses forces, et la clé est d’identifier ces atouts pour bâtir votre projet.
3. Quels sont les avantages du coaching scolaire ?
C’est un métier gratifiant qui offre une grande autonomie et permet de voir l’impact direct de son travail sur les familles et les jeunes.
4. Quelle formation suivre pour devenir coach scolaire ?
Une formation spécifique en coaching scolaire ou en orientation, avec un focus sur les outils pratiques adaptés aux jeunes. Vous pourrez retrouver tout cela sur le site d’Alexandra.
5. Peut-on vivre du métier de coach scolaire ?
Oui, avec une stratégie entrepreneuriale solide.
Les moyens pour cela sont multiples : créer du contenu sur des blogs, vidéos, podcasts ou sur les réseaux sociaux comme YouTube ou TikTok, ou encore développer un réseau local. L’objectif est simple : se rendre visible pour attirer des clients.
6. Quels sont les principaux défis ?
Comme évoqué tout au long de cet épisode, la double casquette est essentielle à prendre en compte dans un projet de reconversion., poser des limites pour équilibrer vie personnelle et professionnelle, et rester à jour sur les évolutions éducatives.
Pour autant, réussir ce projet dépend d’une question essentielle : avez-vous envie de vous lancer ?
Si la partie entrepreneuriale, avec tout ce qu’elle implique, vous rebute au point de vous bloquer, ce projet n’est peut-être pas fait pour vous.
Mais si vous êtes prêt à apprendre et à vous amuser dans le processus, alors vous pourrez trouver votre équilibre entre les deux casquettes.
Vous pouvez vous tester juste en-dessous !
Passer à l’action
Si ce podcast vous a convaincu, il ne vous reste plus qu’à vous lancer en suivant une des formations pour devenir conseiller d’orientation avec Alexandra !
Si vous hésitez encore, que vous n’êtes pas sûr de votre projet ou que vous avez besoin de faire le point, TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure ! (CPF possible)